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Mohamed Aissa dément l’existence de hadjis harraga en Arabie saoudite et l’implication d’imams dans l’affaire « El Bouchi »

Mohamed Aissa dément l’existence de hadjis harraga en Arabie saoudite et l’implication d’imams dans l’affaire « El Bouchi »

Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs est prêt à se constituer partie civile pour défendre les pèlerins algériens malmenés durant la dernière saison du Hadj par des prestataires de service. « Pour nous, en tant que ministère, toute agence qui viole ses engagements sera interdite de l’organisation du Hadj pour une durée déterminée ou d’une manière définitive. Les pèlerins lésés peuvent poursuivre ces agences en justice. Il suffit qu’un hadji dépose plainte pour que nous nous constituons comme partie civile pour accompagner le plaignant et l’aider à réclamer ses droits », a annoncé, ce dimanche 2 septembre, Mohamed Aissa, ministre des Affaires religieuses, lors du Forum d’El Moudjahid, à Alger.

Il a annoncé avoir saisi le ministre du Tourisme sur le cas d’agences de voyage qui n’ont pas respecté leurs engagements lors de la saison de pèlerinage « aux fins de prendre des dispositions administratives et pénales ».

Plusieurs vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux durant la saison d’El Hadj montrant des pèlerins algériens dans des conditions pénibles. Le ministre a reconnu les difficultés d’hébergement à Mina (à 7 km de la Mosquée El Haram) où les pèlerins se déplacent pour la journée de la Tarwiya qui précède celle de la montée du Mont Arafa.

Mina est, en fait, un immense campement de tentes. Mohamed Aissa a expliqué la situation par l’exiguïté des lieux. « Les jeunes accompagnateurs ont laissé leurs places aux plus âgés, aux femmes et aux malades », a-t-il dit. Selon lui, les autorités saoudiennes ont donné leur accord pour que les Algériens bénéficient de lits superposés au niveau de Mina pour « gagner de l’espace » dans le futur. Il a salué les 1000 volontaires qui ont aidé les membres de la Bi’tha (mission) algérienne à la Mecque.

Mohamed Aissa critique la compagnie saoudienne Flynas

En dépit de cela, Mohamed Aissa s’est dit satisfait de l’organisation du Hadj par l’Office national du pèlerinage et de la Omra (ONPO). « Nous avons organisé la meilleure saison du pèlerinage depuis le début des réformes en 2014. Les Hadjis étaient à l’aise. Il y avait une confiance en l’administration. Nous avons réalisé le hadj du confort une année avant sa mise en application puisqu’il était programmé en 2019. 200 pèlerins ont bénéficié de cette forme avec la contribution de deux agences de voyage privées. 1050 ont bénéficié d’un hadj semi-VIP et 200 autres ont profité d’un hadj avec prestations améliorées. Les autres pèlerins ont eu un hadj économique ordinaire. J’ai moi-même visité les Lieux Saints en me déplaçant dans les endroits où des pèlerins avaient montré des signes de mécontentement. Les problèmes ont été réglés sur place. », a-t-il souligné.

Selon lui, il n’y a pas de pèlerins algériens bloqués dans les aéroports saoudiens actuellement. Il a reconnu toutefois l’existence de retards dans les vols. « Cette année, nous avons rencontré des difficultés avec la compagnie saoudienne privée Flynas. Nous avons écrit un rapport au ministre saoudien en charge du Hadj parce que nous avons constaté qu’elle reportait ses vols de douze heures, de seize heures et, parfois, d’une journée entière », a-t-il annoncé.

Basée à Ryad, Flynas est une compagnie low cost opérant en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe. Elle assure, depuis mars 2018, deux vols réguliers par semaine entre Djeddah, Médine et Alger, comme premier pas pour conquérir le marché maghrébin et africain et capter les candidats à la Omra.

Pas d’imams impliqués dans l’affaire El Bouchi

Mohamed Aissa a déclaré qu’il n’y a aucun hadji « harraga » en Arabie saoudite. « Tous les hadjis  algériens quittent le territoire saoudien après la fin de la saison, ne restent sur place que les malades qui sont rapatriés plus tard », a-t-il noté.

L’ONPO a importé de la Mecque, selon le ministre, 38.000 bouteilles remplies de l’eau de Zamzam, considérée comme curative par les musulmans. « L’office est entrain de distribuer ces bouteilles sur tous les pèlerins y compris ceux de complaisance (visas obtenus auprès de l’ambassade du Royaume saoudien à Alger) au niveau des cinq aéroports d’arrivée. Cette quantité est largement suffisante », a-t-il rassuré.

Le ministre a démenti l’implication d’imams dans l’affaire Kamel El Bouchi, cité comme le principal accusé dans l’affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne au port d’Oran, fin mai 2018. « C’est du mensonge. Je ne sais pas qui cherche à mener les imams vers une situation perturbée qui les éloigne de leur missions de servir la société. Le directeur des Affaires religieuses de Bouira a démenti toute convocation d’imams par les services de sécurité ou par la justice. Je sais que dans cette affaire, il y a des parties qui ont des arrières pensées politiques. Nous refusons de réagir aux rumeurs et aux bobards. Nos imams sont loin de traiter avec de l’argent. La collecte d’argent dans nos mosquées fait l’objet d’une autorisation signée par le wali après un rapport explicatif du directeur des Affaires religieuses. La collecte des dons n’est plus une opération spontanée. C’est encadré sur le plan légal », a-t-il soutenu. Dernièrement, des médias ont rapporté l’implication d’un imam de Lakhdaria dans l’affaire de la cocaïne. Un imam qui aurait des liens avec Kamel El Bouchi.

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