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Mohand Oussaid Belaid : « Le culte de la personnalité n’a pas sa place dans la nouvelle Algérie »

Mohand Oussaid Belaid : « Le culte de la personnalité n’a pas sa place dans la nouvelle Algérie »

Beaucoup parmi les journalistes venus couvrir la conférence de Mohand Oussaid Belaid, ce mardi 21 avril, mettaient les pieds pour la première fois au siège de la présidence de la République, même pour les plus anciens.

Autres temps, autres mœurs ? En tout cas, le porte-parole de la présidence veut bien convaincre que dans « la nouvelle Algérie », rien ne sera plus comme avant. « C’est une première et ce genre de rencontres sera désormais une tradition », promet-il, en s’excusant du nombre relativement réduit de journalistes accrédités, une cinquantaine, à cause des impératifs de distanciation sociale en ces temps d’épidémie.

Hélas, la limitation a concerné aussi le nombre d’interventions, une dizaine, ce qui n’a pas permis de poser toutes les questions brûlantes de l’actualité.

Le ministre-conseiller commence par une petite évaluation de l’évolution du coronavirus, disant percevoir des signaux positifs, comme le recul du nombre de contaminations et de décès et la hausse de celui des guérisons. Cela, dit-il, grâce aux efforts du corps médical et à la discipline des citoyens, appelés à continuer à respecter les règles de confinement.

« La fin du confinement est entre les mains des citoyens. Si tout le monde respecte les mesures de prévention on vaincra l’épidémie et le confinement sera levé plus tôt », explique-t-il.

« Pas de recours à l’endettement extérieur »

Évoquant l’élan de solidarité des Algériens, Belaid révèle que les fonds récoltés s’élèvent à 230 milliards de centimes et 1 million de dollars. « Une commission du Croissant-Rouge et de la société civile se chargera de définir les modalités de distribution de ces fonds aux familles touchées par les retombées de l’épidémie », indique-t-il, rappelant qu’une aide de 10 000 dinars a été décrétée pour les familles et les personnes affectées, tandis que la prise en charge des retombées sur les entreprises « nécessitent plus de temps ».

A propos de la chute brutale des prix du pétrole, il rappelle que des mesures ont été prises, comme la réduction de 30% du budget de fonctionnement de l’Etat et assure que la situation économique est « toujours sous contrôle ». « Le président a pris la décision de ne pas recourir à l’endettement extérieur et c’est toujours la position de l’Algérie », tranche-t-il.

« Le président veut être soutenu, pas sacralisé »

Interrogé sur le calendrier de la révision constitutionnelle, Belaid a répondu qu’il n’est pas possible de rassembler les gens en plein crise sanitaire et qu’il n’est pas facile de le faire en visioconférence.

Néanmoins, dit-il, les règles imposées n’empêchent pas le président de la République de suivre l’évolution de la situation, assure-t-il, rappelant la visite qu’il a effectuée dernièrement dans certaines structures de santé d’Alger et les mesures qu’il a annoncées.

L’occasion pour Belaid d’annoncer la toute dernière décision de Abdelmadjid Tebboune : l’expression « conformément aux instructions du président de la République », largement utilisée par les responsables de différents rangs, est désormais à bannir.

« Celui qui a mis fin à l’expression ‘fakhamatouhou’ (son excellence) ne vous demande pas de le sacraliser, mais de le soutenir, de l’aider et de l’encourager s’il est sur la bonne voie et de le corriger s’il se trompe. Il n’y a pas de place pour le culte de la personnalité dans la nouvelle Algérie », annonce le porte-parole de la Présidence.

« Certaines pratiques ne sont pas compatibles avec l’Etat de droit »

« Mais peut-on parler de nouvelle Algérie et d’édification de la démocratie au moment où les libertés connaissent un recul et des journalistes sont emprisonnés ? », ose un confrère.

Réponse du ministre-conseiller : « Il se trouve que des pratiques auxquelles certains se sont habitués ne sont pas adaptées à l’Etat de droit que nous sommes en train d’édifier. Il y a un encouragement de la liberté de la presse. Il y a 350 médias qui écrivent et critiquent sans aucun problème. Nous avons besoin de critique et d’opposition, mais dans la limite de la loi, de l’éthique et de la morale publique. Ceux qui ont été poursuivis sont tombés sous le coup de ces trois limites et ils sont des justiciables comme tous les citoyens. »

Interpellé sur la prolifération des fake news et le rôle de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, l’orateur a expliqué que celle-ci ne pouvait pas être efficace dans la période passée, « son siège n’était même pas conforme », mais elle jouera pleinement son rôle maintenant qu’elle a un nouveau président et un nouveau siège. « Sa présence effective sur le terrain est juste ajournée par la crise sanitaire », assure-t-il.

Concernant les derniers changements au sein de l’armée, suivis justement de nombreuses supputations sur les réseaux sociaux, Belaid les qualifie de « changements naturels entrant dans le cadre de la vision du président de la République pour le fonctionnement des institutions ».

[ Source : présidence de la République ]

[ Source : présidence de la République ]

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