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Mort de Nahel en France : la réaction de l’Algérie suscite des critiques

Mort de Nahel en France : la réaction de l’Algérie suscite des critiques

La France est secouée depuis quelques jours par des émeutes déclenchées par le meurtre d’un adolescent par un policier mardi 27 juin à Nanterre en région parisienne.

Les réactions en France ciblent la bavure policière ou la violence des émeutiers. Les milieux extrémistes, eux, focalisent sur la réaction de l’Algérie qui a exprimé son souci de la protection de ses ressortissants établis en France.

D’origine algérienne, le jeune Nahel, 17 ans, a été tué de sang-froid mardi 27 juin par un policier lors d’un contrôle routier.

La scène macabre a été filmée et a suscité des réactions d’indignation en France et à l’étranger. Des émeutes nocturnes ont lieu depuis mercredi dans les principales villes françaises.

Jeudi, l’Algérie a officiellement réagi par le biais d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui a dit suivre attentivement l’évolution de cette tragédie et souligné « l’importance de la sérénité et de la sécurité dont doivent bénéficier ses citoyens sur le sol français  ».

Cette réaction est très mal accueillie par ceux-là même qui, depuis quelques mois, maintiennent la pression sur le président Emmanuel Macron pour reconsidérer sa politique vis-à-vis de l’Algérie. L’affaire Nahel tombe à pic pour les milieux extrémistes français, après toutes les récentes polémiques liées à l’Algérie, dont celle portant sur l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968.

Les manchettes de certains médias français sont expressives. Marianne relève « la grossière manip’ de l’Algérie autour de la mort de Nahel » tandis que le magazine d’extrême-droite Valeurs actuelles se demande s’il ne s’agit pas d’un « cas d’ingérence étrangère ».

Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, était de ceux qui ont appelé à la révocation de l’accord de 1968. Il est aussi l’un des premiers à réagir au communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

Affaire Nahel : l’Algérie ciblée par l’extrême-droite française

« Si la France avait fait une remarque ou une critique de ce type envers l’Algérie, l’ambassadeur aurait été immédiatement convoqué pour ingérence dans les affaires algériennes », déclare-t-il à Boulevard Voltaire. Pour le diplomate, la teneur de ce communiqué est une forme de « mise en garde » de l’Algérie à la France.

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a indiqué de son côté que « l’Algérie à son devoir de non-ingérence ».

« Si elle croit pouvoir s’inquiéter pour ses ressortissants présents en France, qu’elle n’hésite pas à les récupérer, à commencer par ceux qui violent les lois de la République française », a ajouté le successeur de Marine Le Pen.

Grégoire Laloux, du même parti, a dénoncé un « cas typique d’ingérence ». Marion Maréchal Le Pen, du parti Reconquête d’Eric Zemmour s’est contentée d’un tweet laconique. « Que le gouvernement algérien s’occupe de ses affaires », a-t-elle écrit.

Eric Zemmour ne pouvait pas laisser passer l’aubaine pour s’attaquer à l’immigration et à l’Algérie. « D’abord c’est un camouflet pour Emmanuel Macron qui est ridicule. Il se fait donner des leçons par le gouvernement algérien », a-t-il estimé.

Il note ensuite que le gouvernement algérien continue à considérer « ces gens comme les siens ». « Beaucoup d’Algériens qui vivent en France, de Marocains ou de Tunisiens se considèrent, qu’ils aient la nationalité française ou pas, toujours comme des Algériens ou des Marocains. Cela devrait nous faire réfléchir », a indiqué le candidat à la dernière élection présidentielle française qui fait de la lutte contre l’immigration maghrébine et musulmane son cheval de bataille.

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