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Moussa Touati : « Ce serait de la folie de penser au 5e mandat »

Moussa Touati : « Ce serait de la folie de penser au 5e mandat »

NEWPRESS

ENTRETIEN. Moussa Touati est le président du Front national algérien (FNA). Dans cet entretien, il revient sur l’annonce de sa démission, l’achat de sièges de députés, le 5e mandat, l’application de l’article 102…

Qu’en est-il de votre annonce de démission de la présidence du FNA ?

J’étais élu par le congrès du parti et non pas par les membres du conseil national. Si je démissionne, je le ferai lors du congrès. En réalité c’est une menace que j’ai adressée aux membres du bureau national. Si ces derniers refusent d’appliquer la réglementation du FNA, je serais face à deux choix. Le premier est de les traduire devant la commission disciplinaire. Le second est de démissionner de la présidence du FNA pour aller fonder un autre parti politique.

Vous avez parlé aussi de pots de vin versés pour obtenir le seul siège de député du FNA lors des élections législatives du 4 mai dernier. Vous maintenez vos accusations ?

Oui, nous avons payé, mais seulement pour avoir les procès verbaux finaux de dépouillement de la part des membres des bureaux de vote. Nous voulions obtenir des copies de ces PV afin de connaître la vérité et pour qu’on puisse se défendre devant le Conseil constitutionnel. Cette initiative a été prise par le député pour pouvoir présenter son recours devant le Conseil constitutionnel.

Mais, ce que vous avez fait est illégale…

La loi a déjà été bafouée bien avant cela. La commission de Mr Derbal n’a pas fait son travail et n’a pas joué la carte de la transparence. C’est l’administration qui a distribué les PV. Nous avons vécu une fraude électorale. Nous avons obtenu 155.000 voix et nous n’avons pu arraché qu’un seul siège alors que nous avions déposé 29 recours au Conseil constitutionnel. Il faut respecter le choix du peuple.

Des réactions après vos déclarations sur les pots de vin ?

Après cette annonce, tout le monde s’est acharné contre moi parce qu’ils veulent que je garde le silence. Nous avons une opposition muette qui ne se défend pas et qui ne joue pas son rôle.

Vous allez vous présenter aux élections locales. N’avez- vous pas peur de revivre le même scénario des législatives ?

Si on ne se présente pas, nous abandonnons nos droits. Nous espérons que le choix du peuple sera respecté.

Avec un seul siège à l’APN, le FNA votera pour ou contre le plan d’action du gouvernement ?

Nous n’avons pas de camp précis. Nous sommes pour l’intérêt du peuple, qui n’est pas dans le capitalisme. En ce qui concerne ce plan d’action, les partis du pouvoir n’ont pas besoin de notre vote. L’Algérie est en faillite. Est ce que ce gouvernement est capable de gérer cette situation avec de vraies alternatives ? Je ne pense pas que ce pouvoir puisse aller ailleurs que dans les poches des citoyens pour trouver l’argent afin de faire face à la crise.

Etes-vous d’accord avec les partisans de l’application de l’article 102 ?

Nous n’avons pas de tribunal constitutionnel. Le Conseil constitutionnel est commandé par le Président. Quand on aura une cour constitutionnelle indépendante, nous pourrions parler de l’application de l’article 102 de la Constitution.

Et l’idée d’un cinquième mandat pour le président Bouteflika…

(Rires) Ce serait de la folie d’y penser.

Noureddine Boukrouh a lancé un appel aux Algériens pour un changement pacifique du régime. Allez-vous soutenir son initiative ?

Il faudrait d’abord savoir quelle est la popularité de Boukrouh. Si un intellectuel ne fait pas passer ses messages et ses écrits à un large public, s’il reste dans son coin pour parler et seulement parler, ça ne servirait pas à grand chose. Et c’est là la force du FNA. Nous ne faisons pas les Unes des journaux, mais nous sommes bel et bien sur le terrain.

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