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Mouvement populaire : les réseaux dormants du DRS se sont-ils réveillés ?

Mouvement populaire : les réseaux dormants du DRS se sont-ils réveillés ?

« Notre position est non. Il est malade. Même si pour tous les citoyens cet homme est propre, il a fait partie du pouvoir, il a gouverné, et les jeunes disent qu’ils veulent d’autres figures, pas celles-ci. Il est respectable et respecté, c’est vrai mais selon moi, il n’acceptera jamais. »

C’est la réponse de Louisa Hanoune lorsqu’elle a été interrogée ce lundi 25 mars au forum de Liberté sur l’option Liamine Zeroual pour diriger la période de transition.

Le jour même, un autre acteur de la scène politique a opposé son niet. Dans une contribution publiée sur sa page Facebook, Saïd Sadi va plus loin et y voit une énième manœuvre des réseaux dormants du DRS.

« On assiste à plusieurs manœuvres où les anciens réseaux du DRS, fidèles au général Mediène, se reconnectent aux structures actives du renseignement pour préparer une OPA sur le mouvement populaire à travers le parachutage de Liamine Zeroual dont un poster géant a été accroché ce vendredi (22 mars) sur un bâtiment de la Place Audin (Alger). Fausse piste ou ballon d’essai, il est trop tôt pour dire si l’ancien chef d’État se laissera reprendre au jeu des appels obliques des services », estime le fondateur du RCD.

Dans son interview à TSA publié dimanche soir, Amar Saâdani, n’a pas cité nommément l’ancien président de la République, mais a mis en garde contre des tentatives d’infiltration du mouvement par les mêmes réseaux pointés du doigt par Saïd Sadi. L’ancien SG du FLN est allé plus loin en accusant « l’État profond », à sa tête Ahmed Ouyahia, de diriger réellement le pays, à la place du président.

L’insistance à mettre en avant l’option Liamine Zeroual pour diriger de nouveau le pays peut en effet ne pas être innocente.

Incompréhensiblement, son portrait a été accroché lors de la dernière marche à Alger et ce ne pouvait être le fait des jeunes manifestants qui, forcément, ne connaissent pas grand-chose de lui.

Simultanément, un travail méthodique qui sent la manipulation est orchestré pour discréditer toutes les figures connues du militantisme politique et de l’opposition.

Qui, en pleine révolte populaire contre le système, cherche à ramener le pays vingt ans en arrière en remettant en selle une des figures emblématiques de ce même système ?

Parmi les soutiens déclarés de cette option, figure Ali Mebroukine, un universitaire qui a longtemps défendu un autre personnage loin d’être un chantre de la démocratie, l’ancien président Houari Boumediene.

Dans une contribution publiée sur TSA, il a expliqué pourquoi l’option Liamine Zeroual pourrait constituer la solution dans la conjoncture actuelle. Mais les internautes ont vite répondu sur les réseaux sociaux, relevant que les arguments avancés n’ont rien des critères qui font un bon chef d’État, quand ils ne sont pas carrément des contre-vérités.

Même ceux qui n’ont pas connu l’ancien président refusent son retour à cause de son âge et expliquent qu’on ne fait pas du neuf avec du vieux. Zeroual a démissionné de son plein gré du poste de président, limité le nombre de mandats présidentiels, n’est pas cité dans des affaires de malversation et vit sa retraite en simple citoyen à Batna, mais son passage à la tête de l’État ne rappelle pas que de bons souvenirs aux Algériens.

Sur les réseaux sociaux, on se rappelle par exemple qu’Ouyahia, c’est sa trouvaille. C’est lui qui a propulsé la carrière du jeune diplomate en le nommant d’abord comme son conseiller puis comme chef du gouvernement. C’est aussi Zeroual qui a ramené dans ses bagages un certain Mohamed Betchine dont les frasques étaient connues de tous.

C’est aussi sous son règne que la fraude électorale fut banalisée. Le RND fut créé en février 1997, donc sous la présidence Zeroual, pour remporter trois mois plus tard la majorité des sièges à l’Assemblée.

Pour ceux qui voient toujours en lui une solution, des internautes rappellent cette vérité indéniable : Zeroual restera pour l’Histoire comme celui qui a offert la présidence sur un plateau à Bouteflika.

Non seulement il n’a pas tenu sa promesse d’organiser une élection honnête comme il s’y était engagé lorsqu’il avait annoncé sa démission en septembre 1998, mais il s’est ouvertement attaqué aux six candidats qui s’étaient retirés la veille du scrutin après avoir constaté les premiers prémices de la fraude.

Dans son discours du 14 avril 1999, il avait réitéré que toutes les conditions d’une élection libre étaient réunies et que les arguments des candidats de l’opposition n’étaient pas recevables. En homme du système, il avait fait ce qu’il fallait faire pour faire passer la mascarade. Vingt ans après, on le présente comme la solution. C’est ce qu’on appelle prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.


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