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Mouvement populaire : nouvelle journée de manifestations à travers le pays

Mouvement populaire : nouvelle journée de manifestations à travers le pays

Ce mardi 19 mars, qui coïncide avec la fête de la Victoire, a été une nouvelle journée de mobilisation nationale contre le pouvoir et le prolongement du quatrième mandat de Bouteflika. Étudiants, enseignants de l’enseignement supérieur et travailleurs du secteur de la Santé, magistrats et avocats ont manifesté en masse dans plusieurs villes du pays.

Les blouses blanches entrent en jeu

À l’appel de plusieurs syndicats du secteur, les travailleurs de la santé, médecins, infirmiers, personnels technique et administratif ont rejoint le mouvement populaire de protestation contre le pouvoir ce mardi, emboîtant le pas aux nombreuses autres corporations qui ont organisé, les semaines passées, des manifestations, tels que les travailleurs de l’éducation et les magistrats.

Le syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp), le syndicat des paramédicaux (Sap), celui des médecins spécialistes du secteur public (Snpssp), le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), le syndicat national des psychologues (Sanpasy), le syndicat des médecins généralistes du public (Snmgsp) et le Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires ont appelé les travailleurs du secteur à marcher dans leurs villes respectives ce mardi.

À Bordj Bou Arréridj, Skikda, Annaba, Tizi-Ouzou, Constantine, Béjaia, Bouira, Rélizane, Tiaret, Chlef, Mostaganem, Oran et Mascara, les travailleurs du secteur ont marché par milliers en réponse à l’appel de leurs syndicats.

À Alger, les travailleurs du secteur se sont donné rendez-vous devant le CHU Mustapha Pacha, où ils ont été rejoints par leurs confrères de Blida. La marche, partie de la place du 1er mai à 10 heures a emprunté le boulevard Hassiba Ben Bouali, le boulevard Amirouche avant de déboucher sur la Grande Poste où un sit-in a été observé pendant plusieurs heures.

« Djazair Horra Dimoqratia ! » (Algérie libre et démocratique !), « Système dégage ! », « Ni report ni prolongement !, ni Bedoui, ni Lamamra ! », ont scandé les manifestants, reprenant les slogans habituels des marches contre le système qui durent depuis le 22 février.

Les slogans corporatistes et les revendications socio-professionnelles ont été très rares, la marche, tel que l’ont expliqué les syndicats dans leurs communiqués, n’avait d’autre objet que le rejet du système. Pour les manifestants, il était aussi question de rejeter l’organisation de la transition par le pouvoir. « On veut une deuxième république et la transition c’est au peuple de la faire pas à vous (le pouvoir). Ce n’est pas à mon ex de me choisir ma nouvelle femme », a affirmé un travailleur du CHU Mustapha.

Les étudiants maintiennent leur mobilisation

La mobilisation des étudiants algériens contre le pouvoir se poursuit et ne semble pas s’essouffler. Ce mardi, comme lors des précédents jours, ils sont sortis dans la rue par milliers dans plusieurs villes pour exprimer leur rejet du pouvoir et le prolongement du mandat présidentiel.

Dans la capitale, c’est à Alger-centre que les étudiants de toutes les facultés de la wilaya se sont donné rendez-vous. La rue Didouche Mourad, la Grande Poste et la place Audin ont de nouveau été occupées par eux pendant une bonne partie de la journée.

Les slogans des étudiants restent les mêmes « dégager le système » mais leur organisation semble plus solide. Des banderoles plus élaborées, des drapeaux algériens géants et des carrés plus soudés ont caractérisé cette énième manifestation des étudiants.

Au niveau de la Grande Poste, les manifestants ont entonné des chants patriotiques et réitéré leurs revendications consistant en la non-reconduction du président Abdelaziz Bouteflika et pour un changement radical.

Tout autour une foule compacte de badauds s’est constituée, certains immortalisent ces moments par leurs smartphones, d’autres assistent à la scène comme cette vieille dame qui nous apostrophe : « Regardez-les les pauvres ils n’ont aucun avenir ! ».

« C’est pour cela que nous sommes ici », lui rétorque un étudiant drapé de l’emblème national et resté un peu à l’écart des manifestants. « Nous demandons qu’on écoute les voix (de ces étudiants) pleines d’espoir pour une Algérie meilleure. Nous sommes la génération dorée », nous dit un étudiant de l’USTHB (Bab Ezzouar).

Une étudiante met en garde contre toute tentative de récupération du mouvement, au moment où il est question de structurer le mouvement que certains observateurs voient comme une manœuvre en vue de casser le mouvement citoyen.

« Nous ne voulons aucune tutelle à notre mouvement », clame une étudiante de Bouzaréah. Sur les banderoles brandies par les étudiants, certains slogans proclament que le système « est non recyclable ». « 5 ou 4 vous changez le nombre, on va changer vos membres », dit un manifestant qui se dit déterminé à en découdre avec le système. « Creuser jusqu’au bon sol afin de bâtir une meilleure fondation », « une révolution pour le peuple et par le peuple », sont aussi d’autres slogans brandis par les étudiants.

Les magistrats, les fonctionnaires des établissements et institutions publiques, dont les Directions des impôts et les mairies ont également manifesté dans plusieurs villes du pays. La mobilisation contre le prolongement de la présidence de Bouteflika et le pouvoir n’est décidément pas essoufflé, ce qui laisse une forte mobilisation vendredi 22 mars.

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