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« Ne fuyons pas » : au Maroc, une campagne publicitaire pour dissuader la jeunesse de partir

« Ne fuyons pas » : au Maroc, une campagne publicitaire pour dissuader la jeunesse de partir

Par BirgitKorber / Aobe Stock
Drapeau marocain.

À cause d’une situation socio-économique qui ne cesse de se dégrader, les Marocains sont de plus en plus nombreux à tenter de quitter le royaume. Confronté à un chômage de masse, le Maroc se vide de sa jeunesse. Les autorités tentent de réagir : par la force et à travers une campagne publicitaire.

Le 15 septembre dernier, plus de 3.000 Marocains se sont rassemblés à Fnideq, ville marocaine frontalière de l’enclave espagnole de Ceuta, pour tenter ensemble une tentative d’émigration collective d’une manière inédite. Les images ont fait le tour du monde, dévoilant la situation difficile de la jeunesse marocaine, loin du discours officiel sur un royaume qui se développe.

Les autorités marocaines ont répondu avec brutalité. La police a procédé à des dizaines d’arrestations et plus de 150 personnes sont poursuivies devant les tribunaux pour incitation à l’émigration clandestine. Une méthode qui risque de s’avérer insuffisante, voire inefficace.

« Manaharbouch » : inciter les marocains à rester malgré le chômage et la corruption

Parallèlement à la manière forte, le Royaume tente aussi de raisonner la jeunesse marocaine en lançant « une campagne de sensibilisation choc », rapporte le média local Bladi. Une campagne qui ne se limite pas aux réseaux sociaux. Elle s’invite aussi dans les rues marocaines à travers des affiches publicitaires géantes.

Cette campagne de sensibilisation est baptisée « Manaharbouch », qui veut littéralement dire « ne fuyons pas ». Elle incite la jeunesse marocaine à rester dans son pays, malgré les conditions socio-économiques difficiles, explique le média marocain Hespress.

Cette campagne, qui a été officiellement lancée par l’association « Initiatives pour l’instauration des piliers de l’État social », vise à « préserver la dignité et l’avenir de la jeunesse marocaine », indique la même source.

Les messages véhiculés par cette campagne, inscrits sur plusieurs panneaux publicitaires à travers le pays, soulignent la nécessité de mettre l’intérêt du pays avant toute autre considération, tout en assurant que « le chômage et la corruption ne sont pas des raisons pour fuir ».

Ainsi, cette campagne se veut une réponse à un phénomène migratoire qui devient de plus en plus inquiétant au Maroc. Pour beaucoup de Marocains, atteindre les côtes européennes, de toutes les manières possibles, même à la nage, reste la solution ultime.

La campagne « Manaharbouch » tente d’insuffler au sein des jeunes marocains un nouveau souffle nationaliste, tout en les incitant à user du chômage et de la corruption comme motivations pour verser dans l’action positive et l’engagement civique.

En plus des panneaux publicitaires, l’association « Initiatives pour l’instauration des piliers de l’État social » est aussi allée dans des lycées situés dans des quartiers défavorisés de la ville de Fès afin de sensibiliser les élèves aux réalités de l’immigration clandestine.

Un « nombre important » d’élèves issus des lycées de Fès ont participé à la dernière tentative d’immigration clandestine dont la ville de Fnideq a été le théâtre, indique le média marocain.

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