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Ould Abbes : « Je m’interdis et j’interdis aux militants de parler de 2019 »

Ould Abbes : « Je m’interdis et j’interdis aux militants de parler de 2019 »

Toufik Doudou / NEWPRESS
Djamel Ould Abbes, SG du FLN

ENTRETIEN. Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, pointe du doigt Ouyahia et lui reproche d’avoir entamé les hostilités entre le FLN et le RND. Paradoxalement, et pour la première fois, Ould Abbes s’interdit de parler des présidentielles de 2019 et du cinquième mandat.

Des moudjahidine vous accusent de mentir sur votre passé révolutionnaire et attestent que vous ne figurez pas sur la liste des condamnés à mort pendant la Guerre de libération ?

Pensez-vous réellement qu’on peut s’improviser moudjahid ou condamné à mort ? Vous êtes d’accord avec moi que je ne parle pas d’un match de football, que je ne revendique pas une fonction superficielle. Je connais les commanditaires de ces accusations. Je répondrai très clairement cet après-midi, lors d’un meeting que je vais animer à Tlemcen. Je suis prêt à mettre à votre disposition des documents officiels du tribunal militaire français me condamnant à mort.

Vous estimez être la cible d’une campagne préméditée…

Je ferai aujourd’hui le 39e meeting, c’est un record. Certains sont gênés par l’engouement des citoyens et l’accueil qu’ils nous ont réservé. Dans certaines wilayas, nous avons eu des difficultés à quitter les salles.

Vous accusez qui ?

Ceux  qui ont constaté que le parti a changé de look. Un look de dialogue, d’ouverture et de modernité. Ceci a été commandité  par ceux qui sont dérangés par la remontée de la notoriété du FLN. Cet après-midi, je vais exhiber une copie officielle de ma condamnation à mort par le tribunal militaire français.

Pensez-vous réellement que le FLN  est en mesure de dominer la scène politique pendant  un siècle encore ?   

J’ai fait cette déclaration partant du principe que  lorsque vous  prenez part à une bataille, vous y allez pour gagner et non pas pour perdre. Vous mettez tous  les atouts de votre côté. Or nous (NDLR ; FLN) sommes en position de force historiquement, politiquement, révolutionnairement et dans la construction également. Ces arguments me poussent  à mener cette bataille haut la main. Je vais  pour gagner d’une manière élégante et légale. J’ai attiré d’ailleurs l’attention de tout le monde qu’il fallait faire une campagne civilisée, basée sur le respect mutuel. Laissons aux citoyens le droit de choisir leur député. Ce que j’ai constaté sur le terrain me permet d’être très optimiste quant aux résultats.

Que se passe-t-il avec le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia ?

Personnellement,  je n’ai fait que réagir à des déclarations faites par le Secrétaire général du RND. Il  m’a reproché au départ de vouloir monopoliser le président de la République. J’ai répondu  élégamment  disant que le président de la République est le président de tous  les Algériens mais  qu’il se trouve qu’il est aussi le président de mon parti. Chaque militant FLN, chaque Algérien qui aime Bouteflika voudrait le monopoliser. Ce n’est pas une monopolisation personnelle du président. Bouteflika, je répète encore une fois, est le  président de mon parti et mon programme s’inspire de  son programme.

Ouyahia  m’a reproché après de vouloir puiser la légitimité du FLN d’aujourd’hui du FLN historique, j’ai répondu  que c’était le FLN qui a déclenché la guerre, c’est lui qui avait organisé le peuple algérien pendant la révolution.

Certains vous donnent comme partant de la tête du FLN après les élections législatives ?

Rester, partir ou revenir, relève des histoires et des rumeurs. Je suis en train d’accomplir ma mission, je n’ai aucune ambition, ma carrière politique est bien derrière moi, j’ai une vie bien remplie. Si on a besoin de moi, je serai là, maintenant il faut bien que ma mission se termine un jour. Personne ne peut durer éternellement. Je suis resté 13 ans au gouvernement, 13 ans au parlement et j’ai fini par quitter. Alors partir ou rester, c’est le dernier de mes soucis.

Votre mandat s’achève néanmoins en 2019

Je ne céderai  pas aux pressions. Je sais que ma présence à la tête du FLN dérange. J’ai rénové le parti, j’ai la base avec moi. Les militants et la population sont satisfaits du retour du FLN à ses origines. Ould Abbes dérange les rentiers, les arrivistes et ceux qui ont des intérêts.

Vous revendiquez un mandat à vie pour  le président Bouteflika. Pensez-vous qu’il sera candidat en  2019 ?

Je m’interdis et j’interdis aux militants de parler de 2019. Nous sommes en 2017, la bataille est celle des législatives. Certains ont des calculs, ce n’est pas notre cas.

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