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Ouyahia et le RND cibles de violentes attaques

Ouyahia et le RND cibles de violentes attaques

Anis Belghoul / PPAgency

À un peu plus d’une année de l’élection présidentielle avec une éventuelle candidature du chef de l’État pour un cinquième mandat, les alliés du président Abdelaziz Bouteflika sont plus que jamais à couteaux tirés. Dernier épisode de cette guerre qui déborde désormais sur la place publique, la passe d’armes entre Chakib Khelil et le porte-parole du RND Chiheb Seddik.

C’est l’ancien ministre de l’Énergie qui a ouvert les hostilités. Lors de ses sorties pour animer des conférences sur des thèmes très politiques, l’ancien ministre de l’Énergie ne manque aucune occasion pour attaquer le gouvernement d’Ahmed Ouyahia et sa gestion de la crise économique qui frappe de plein fouet le pays.

Interrogé la semaine dernière par Dzaïr News, le porte-parole du RND a répliqué en rappelant que Chakib Khelil était également un « haut responsable » et que « plusieurs de ses décisions n’étaient pas bonnes ». Il a estimé qu’il était du devoir de tous les responsables algériens de faire attention à leurs déclarations. Et sans les nommer, Seddik Chiheb a accusé des « personnes qui veulent que l’Algérie soit dépendante des puissances mondiales » et qui « cherchent à affaiblir le pays, ses positions et sa position ».

Chakib Khelil, très actif sur Facebook, choisit de répondre trois jours après la diffusion de l’entretien de Seddik Chiheb. Il ne le fera pas dans une vidéo ou à travers un post mais dans un commentaire au vitriol où il ne s’encombre d’aucune réserve pour tirer à boulets rouges sur le porte-parole du RND mais aussi et surtout sur le Premier ministre qui est également secrétaire général du parti.

« ‘’Si’’ Chiheb a mis son nez dans un sujet qui le dépasse comme on dit. Il a déclaré que tous les projets de Chakib Khelil ont échoué (…). Qui est celui qui a échoué ? Ignores-tu que le patron de ton parti a dirigé le gouvernement quatre fois depuis 1999 jusqu’à nos jours ? Il était chef du gouvernement durant plus de dix ans. Qu’a-t-il fait ? Donne-moi une chose dans laquelle il a réussi », a lâché Chakib Khelil dans un message écrit tantôt en arabe classique, tantôt en dialectal.

« Je vais te répondre. Il a réussi dans la généralisation et la propagation de la misère dans les rangs du peuple algérien. Il a mis en prison des milliers de cadres intègres et (…) a fermé des dizaines d’entreprises dont nombre d’entre elles étaient prospères », a ajouté l’ancien ministre de l’Energie.

Avant de commencer à citer ses « réalisations ». « ‘’Si’’ Chiheb, dix-sept stations de dessalement d’eau ont été réalisées du temps de Chakib Khelil qui a sauvé Oran et plusieurs autres villes de la soif et la sècheresse », a-t-il lancé.  

« Il a trouvé la solution après des années de confusion dans laquelle se trouvait ton maître et aujourd’hui, plusieurs d’entre elles (stations) sont à l’arrêt à cause du bricolage de celui que tu défends », a insisté Chakib Khelil qui ne s’arrête pas en si bon chemin. L’ancien ministre retranscrit son CV. Il rappelle les plus importants postes qu’il a eu à occuper durant sa carrière notamment au sein des institutions internationales.

« Chakib Khelil était directeur et cadre au FMI et a structuré l’économie de plusieurs États dans le monde. Il a travaillé comme conseiller avec le président du Pérou et le président du Venezuela, Hugo Chavez. Il a dirigé l’Opep durant près de neuf ans. Il a travaillé avec de grandes entreprises dans le monde et il est conférencier (….) Où es-tu toi et ton maître de tout cela ? Qu’as-tu donné toi et ton maître à l’Algérie ? Quelles sont vos compétences », l’a-t-il interpellé sur un ton empreint de mépris.

Chakib Khelil consacre la fin de son commentaire à Seddik Chiheb en particulier avec des mots d’une surprenante violence. « Je connais ton niveau. Va jouer avec ceux qui ont le même niveau que toi (…) Va gonfler les pneus avec tes copains, l’air est gratuit. Je te jure qu’ils ne t’accepteront pas aux États-Unis pour travailler même pour récolter les fruits et légumes parce qu’aux États-Unis il y a des professionnels même dans ce secteur », a-t-il encore lâché.

Dans cette guerre entre les partisans du président qui dure depuis plusieurs mois, la cible du moment semble être Ahmed Ouyahia dont les ambitions présidentielles ont toujours posé problèmes même si l’homme a toujours affirmé son soutien au président.

Avant la violente diatribe de Chakib Khelil, c’était Djamel Ould Abbes, patron du FLN, qui remettait en cause certaines mesures prises dans le cadre du partenariat public-privé dont le  pacte a été signé à l’issue d’une tripartite (gouvernement-UGTA-Patronat).

Lors d’une réunion partisane, Djamel Ould Abbès avait affirmé son opposition aux privatisations des entreprises publiques en évoquant des échanges avec Abdelmadjid Sidi Said et Ali Haddad. Quatre jours plus tard, soit le 3 janvier, il organisait une tripartite « informelle » avec ces mêmes personnalités pour aborder notamment…. le partenariat public-privé. La rencontre suscite de nombreuses questions surtout qu’elle intervient après la signature du pacte lié au partenariat public-privé.

Comment expliquer la tenue d’une telle réunion ? Dans quel objectif ? Est-ce vraiment une initiative de Djamel Ould Abbès ? Beaucoup en doutent même au sein du parti. « Personne n’a été associé à la préparation de cette initiative. Ni les députés, ni les sénateurs, ni d’autres cadres », avance une source au sein du FLN.

Qui est donc à l’origine de cette tripartite-bis ? Est-ce que les initiateurs ont eu l’aval de la présidence ? Pourquoi le patron de l’UGTA et celui du FCE ont accepté d’y prendre part ? Autant de questions qui restent encore sans réponse. 

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