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Palestine – Israël : la position singulière de la France

Palestine – Israël : la position singulière de la France

Considérée historiquement comme le pays occidental qui a la position la plus équilibrée vis-à-vis de la question palestinienne et globalement des dossiers du Moyen-Orient, la France s’est rangée du côté d’Israël après l’attaque du 7 octobre menée par les combattants du Hamas palestinien.

Abritant une communauté juive importante et une très forte communauté musulmane, la France est naturellement le pays occidental qui enregistre les polémiques et les tiraillements les plus vifs en lien avec l’embrasement actuel en Palestine et en Israël.

Les événements se sont accélérés en Israël et à Gaza depuis dix jours, mais aussi en France. Aux premières heures de l’attaque, le président Emmanuel Macron et presque toute la classe politique ont exprimé leur soutien à Israël face à ce qu’ils ont qualifié d’ « acte terroriste ».

Une seule voix discordante s’est faite entendre dans la classe politique française, celle de La France Insoumise et son leader Jean-Luc Mélenchon, donnant lieu à la première grosse polémique en lien avec les événements au Moyen-Orient.

Le parti d’extrême-gauche a préféré condamner toutes les violences et a rappelé que si l’on est arrivé là, c’est d’abord à cause de l’intensification de la politique de colonisation du gouvernement israélien.

Depuis, Jean-Luc Mélenchon et son parti sont attaqués et isolés dans leur propre camp, celui de la gauche, dont les autres composantes ont eu des positions plus en faveur d’Israël en participant notamment à la marche organisée lundi 9 octobre à Paris.

Jean-Luc Mélenchon et ses partisans ont été la cible d’insultes, étant notamment qualifiés d’antisémites, y compris par la Première ministre Élisabeth Borne, et d’un appel direct au meurtre émanant du chanteur pro-israélien Enrico Macias qui a estimé que « ces gens-là » doivent être « liquidés physiquement ».

Vestige du « gaullisme » et de la politique arabe de la France, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a, lui aussi, tenté de briser l’unanimisme en dénonçant aussi les bombardements de l’armée israélienne sur la population civile de la bande de Gaza, estimant que « le droit à la légitime défense ne donne pas le droit à la vengeance indiscriminée ».

Situation en Palestine : polémiques et tiraillements en France

Car même face au sort terrible que subissent les civils à Gaza, avec près de 3.000 morts et 10.000 civils en dix jours, la France officielle semble sclérosée. Pas de condamnation franche, encore moins d’initiative politique pour arrêter le massacre.

Après avoir laissé le terrain diplomatique aux États-Unis, la France a envoyé dans la région sa ministre des Affaires étrangères. Catherine Colonna s’est rendue en Israël, au Liban et en Égypte.

Tout en réitérant « le droit d’Israël à se défendre face à la monstruosité du Hamas » elle a évoqué « la nécessité d’un accès humanitaire aux civils sous l’égide des Nations Unies, mais aussi le besoin d’agir pour éviter l’engrenage ».

L’un des soucis des autorités françaises est d’éviter d’importer le conflit sur leur propre territoire, d’autant plus qu’un premier acte grave a été enregistré vendredi dernier avec le meurtre d’un enseignant dans la ville d’Arras par un islamiste radicalisé.

Suite à cet acte, le président Macron a demandé ce lundi aux préfets de passer au peigne fin le fichier des individus expulsables, exigeant « un État impitoyable envers tous ceux qui portent la haine et des idéologies terroristes ».

La France compte une très forte communauté d’origine musulmane, mais elle demeure paradoxalement le rare pays occidental où il n’y a pas eu de marches de soutien au peuple palestinien.

Et pour cause, le gouvernement a formellement interdit la tenue de ce type de manifestations. Une décision très critiquée pour son caractère discriminatoire puisqu’elle ne concerne pas les marches de soutien à Israël.

Jean-Claude Samouiller, Président d’Amnesty international France, a dénoncé « une atteinte grave et disproportionnée au droit de manifester », estimant qu’ « il ne saurait y avoir d’interdiction systématique du droit de manifester pacifiquement son soutien aux droits des populations palestiniennes ».

Les expressions de soutien à la Palestine sont aussi systématiquement suivies de vives polémiques, comme celle qui cible le joueur algérien de l’OGC Nice, Youcef Atal, menacé d’exclusion de son club pour avoir partagé, puis supprimé la vidéo d’un prédicateur palestinien.

Avant lui, l’ancien député européen Karim Zéribi a été lynché sur le plateau de TPMP sur la chaîne C8 pour avoir rappelé la véritable source du problème au Moyen-Orient.

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