Alors que l’Algérie, via la Société d’investissement hôtelière (SIH), ambitionne d’investir 60 milliards de DA pour moderniser le Parc zoologique et des loisirs de Ben Aknoun d’Alger et y attirer davantage de visiteurs, TSA s’est intéressé au cas de la France, pays d’Europe qui compte le plus grand nombre de parcs de loisirs (environ 300). Ces derniers représentent une part importante de l’économie du tourisme hexagonal.

Disneyland Paris, vitrine du tourisme et locomotive régionale 

Si la France est connue dans le monde entier pour sa Tour Eiffel, son musée du Louvre et son château de Versailles, c’est pourtant un tout autre site touristique qui attire le plus de visiteurs chaque année dans l’Hexagone. En 2016, le parc d’attraction Disneyland Paris de Marne-La-Vallée, à l’est de Paris, a enregistré 13,4 millions de visiteurs, loin devant le Louvre (7,4 millions) et le château de Versailles (6,9 millions).

À la fin des années 1980, la France est préférée à l’Espagne pour l’implantation d’un parc d’attractions de l’Américain Disney en Europe. Disneyland Paris ouvre ses portes en avril 1992 et s’impose au fil des années comme la première destination touristique européenne. En 25 ans, le parc a enregistré 320 millions de visiteurs, dont 44% de Français, 17% de Britanniques, 9% d’Espagnols, 6% de Belges et de Hollandais, détaille le magazine des professionnels du tourisme TourMag. Selon les chiffres du groupe, le parc de loisirs a, depuis sa création, généré 68 milliards d’euros de valeur ajoutée à l’économie française et contribué à hauteur de 6,2% aux recettes touristiques en devises de la France.

Disneyland Paris est également devenu un acteur clé du développement du territoire de l’est parisien. Il se revendique premier employeur monosite de France avec 15 000 salariés et jusqu’à 56 000 emplois directs, indirects et induits, générés chaque année. C’est également le 5e pôle hôtelier de France avec 8500 chambres. Enfin, la ville de Marne-La-Vallée – où le parc est implanté – est devenue le premier hub TGV de France et dessert 54 villes françaises et européennes (Londres, Bruxelles).

Fin février, le patron de The Walt Disney Company, Bob Iger, a annoncé un nouveau plan d’investissement de 2 milliards d’euros pour agrandir Disneyland Paris en créant trois nouvelles zones thématiques dédiées aux héros de Star Wars, Marvel et La Reine des neiges. La surface totale du parc passera de 27 hectares à l’heure actuelle à 39 à la fin des travaux d’aménagement.

Le succès des spectacles historiques du Puy du Fou 

Créé en 1977 avec l’idée de concevoir un parc de loisirs « à la française » (en opposition avec le modèle américain de Disney pas encore implanté dans l’Hexagone à cette époque), le Puy du Fou, situé en Vendée, est devenu le 2e parc à thème de France avec un record de fréquentation : 2,2 millions de visiteurs en 2017. Il attire chaque année curieux et passionnés venus découvrir des spectacles – interprétés par une armée d’artistes bénévoles – qui retracent l’Histoire de France. Pour sa réouverture le samedi 7 avril, le parc a enregistré près de 8 000 visiteurs, relate le quotidien régional Ouest-France.

Ce succès a permis au parc de devenir un pilier de l’économie régionale. Selon une étude réalisée par le cabinet ProTourisme début 2017, le parc génère 277 millions d’euros de retombées économiques chaque année (+40% en 3 ans) et engendre 4 700 emplois directs et indirects. C’est également un élément important d’attractivité pour la région. Le Puy du Fou est le second lieu touristique le plus visité après « les sites naturels », selon une étude réalisée par Vendée Expansion et consacrée aux chiffres du tourisme de la région en 2017.

Succès oblige, le parc doit développer son offre afin d’élargir sa clientèle, notamment internationale. Un projet d’investissement de 25 millions d’euros a été lancé. Il vise à améliorer l’accueil des visiteurs et à proposer de nouvelles attractions. Le concept « Le Puy du Fou » s’exporte aussi à l’international : un parc consacré à l’histoire de l’Espagne ouvrira ses portes en 2019, près de Tolède. Un autre projet est actuellement à l’étude en Chine.

Le Parc Astérix veut élargir sa clientèle 

Inauguré en 1989, le Parc Astérix a franchi pour la première fois la barre des 2 millions de visiteurs (2.030.000 visiteurs) sur la saison 2017, soit une hausse de 10% par rapport à 2016, selon les chiffres fournis par le groupe.

Pour attirer et diversifier la clientèle (notamment familiale), le parc a lancé un plan d’investissement de 100 millions d’euros entre 2017 et 2020. Une nouvelle attraction, accessible aux enfants dès l’âge de 3-4 ans, a été inaugurée en juin 2017.

En outre, une nouvelle offre hôtelière devrait permettre d’attirer encore plus de visiteurs et de dynamiser le territoire en matière d’emploi. Un hôtel de 150 chambres a été inauguré il y a quelques jours. Un autre, avec la même capacité d’accueil, est prévu pour l’été 2019. « Notre clientèle vient essentiellement d’Île-de-France et des Hauts-de-France, expliquait Nicolas Kremer, le directeur du Parc Astérix, il y a quelques jours au journal Le Parisien. Le développement de notre offre d’hébergement permettra d’attirer une clientèle venant de toute la France et de l’étranger, notamment la Belgique. » Selon les données fournies par le parc à TSA, 90% des visiteurs sont originaires de France, et 10% viennent de l’étranger :  principalement du Benelux, d’Allemagne et du Royaume-Uni.

Implanté à Plailly (Oise), à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, le parc emploie 200 salariés permanents et compte 1 000 salariés saisonniers.

Le Futuroscope, un parc de loisirs et un vivier d’entreprises 

La nouveauté en matière d’attractions, c’est également ce qui a permis au parc du Futuroscope, ouvert en 1987 et dédié aux technologies innovantes, de trouver un nouveau souffle. Le parc proche de Poitiers – et à 1h30 de Paris en TGV –  a investi 6,5 millions d’euros pour sa nouvelle attraction « Sébastien Loeb Racing Xperience » inaugurée le 7 avril. Les visiteurs du parc peuvent désormais prendre place aux côtés du pilote de rallye – neuf fois champion du monde des rallyes – sur un circuit serpentant les Vosges et l’Alsace.

Après plusieurs années de difficultés au début des années 2000, le Futuroscope a renoué avec les bénéfices et enregistre 1,99 million de visiteurs en 2017, selon le groupe. Selon des données confirmées à TSA par le parc de loisirs, la quasi totalité des visiteurs du parc sont Français (94%). 67% viennent d’une localité située à plus de 2h30 de route du Parc, notamment de l’Île de France (15% de la fréquentation). Seulement 6% des visiteurs sont étrangers. Parmi eux : 39% viennent d’Espagne, 24% de Grande-Bretagne, 23% du Benelux, 9% de Suisse et 5% d’autres pays, indique la même source.

En nombre de visiteurs, le parc est le premier site touristique de la région Nouvelle Aquitaine, et donc un moteur pour l’économie régionale. Avec près de 800 emplois à temps plein, le Futuroscope est le deuxième employeur privé du département de la Vienne.

La création du parc a également permis le développement d’une zone d’activités. Desservi par le TGV, le Futuroscope n’est pas seulement un parc de loisirs, c’est aussi une technopole de 225 entreprises qui travaillent dans le secteur de l’innovation avec 7 000 salariés, 10 600 emplois indirects. Enfin, le site compte un pôle d’enseignement supérieur et des laboratoires de recherche.

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