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Modernisation du Parc de Ben Aknoun : Hamid Melzi dévoile les détails et s’explique

Modernisation du Parc de Ben Aknoun : Hamid Melzi dévoile les détails et s’explique

La gestion du Parc zoologique et des loisirs de Ben Aknoun (Alger) a été officiellement confiée à la Société d’investissement hôtelière (SIH). Une décision prise par le président Abdelaziz Bouteflika, selon Hamid Melzi, PDG de la SIH, pour sauver le parc de « la dégradation irréversible ».

« 35 ans après son ouverture, c’est un parc vétuste qui a subi des outrages du temps et les conséquences d’un manque d’entretien généralisé », a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse, organisée, ce dimanche 8 avril, au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, au Club des Pins, à l’ouest d’Alger.

Une vidéo a été diffusée pour montrer les aspects d’abandon dans ce qui est présenté comme « le poumon d’Alger ». On y voit des enclos et des cages délabrés « avec une collection appauvrie d’animaux vieillissants » (88 espèces), des plans d’eau souillés, des plaques signalétiques illisibles ou absentes, une clinique vétérinaire « réduite à un rôle administratif », des manèges obsolètes ou dangereux au niveau du parc d’attraction, un cimetière d’engins rouillés abandonnés par une entreprise de construction. On y trouve aussi deux hôtels (Moncada et Mouflon d’or) insalubres avec des équipements vétustes, une clôture dévastée et des murs démolis « qui favorisent un climat d’insécurité », des accès principaux fermés, un salon de thé « fermé depuis vingt ans », un train en panne et de deux télécabines à l’arrêt depuis 2005.

« Nous avons reçu des orientations (du président de la République) pour moderniser le parc et le remettre aux normes internationales afin qu’ils remplissent ses missions. Il s’agit notamment de la protection de la faune et de la flore, de la promotion des richesses naturelles et de la création des espaces de loisirs et de divertissement », a-t-il précisé.

Étalé sur 307 hectares (dont 200 de forêt), le Parc de Ben Aknoun est divisé actuellement en trois parties : partie zoologique et botanique sur 67 hectares, partie attraction sur 32 hectares et partie hôtellerie sur 5,5 hectares. Les contrats des 113 concessionnaires (lieux de stockage, buvettes, restaurants, bureaux, boutiques) ne seront pas renouvelés.

Les contrats des concessionnaires ne seront pas renouvelés

« On ne fait pas de commerce dans un parc destiné aux familles. En tant que PDG de la SIH, je ne laisse aucun local à l’intérieur du parc. Nous préparons un centre de restauration pour 50.000 repas/ jour », a annoncé Hamid Melzi.

La SIH, qui envisage d’achever les travaux de réhabilitation et de rénovation en 30 mois à partir de ce mois d’avril 2018, retient onze projets. Il s’agit, entre autres, de remodeler le zoo (avec enrichissement de la collection d’animaux et aquarium pour les espèces marines), de rénover le parc d’attraction avec de nouveaux manèges, de réaliser un parc aquatique (sur 10.000 m² avec jeux d’eau, piscines et toboggans) et un rafting parc (descente rapide de cours d’eau vive), de construire une zone sportive et un centre de loisirs et de restauration (parc familial, parcours sportifs, zone vélo, etc), de rénover le Musée de la mémoire et d’aménager un terrain de golfe (18 trous).

Il est question aussi de nettoyer et de mettre en valeur la forêt ainsi que de créer une vaste zone dédiée à la diversité biologique et botanique et aux sites naturels algériens.

« Nous avons déjà entamé la réalisation d’un mur de clôture avec télésurveillance sur 12,8 km depuis une semaine. Nous devons assurer la sécurité du parc avant d’entamer d’autres infrastructures. Les hôtels Mouflons d’or et Moncada vont être rénovés en établissements haut de gamme 4 étoiles. Ils seront confiés à Sheraton Alger. Pour les espaces verts, aucun arbre ne sera touché. Les 200 hectares de forêt seront préservés », a annoncé le PDG de la SIH.

Un investissement de 59 milliards de dinars

« Nous prévoyons une augmentation sensible du nombre de visiteurs chaque année. Ce nombre annuel va passer de 1 million en 2017 à 7,2 millions après la rénovation du parc », a-t-il promis.

Le projet sera, selon lui, rentabilisé par la SIH sur vingt ans. « C’est un investissement de 59 milliards de dinars, qui a été évalué par le Conseil d’administration de la SIH, et approuvé par le Conseil de participation de l’État. Le projet sera réalisé sur emprunt bancaire, pas par le Trésor public, avec un échéancier de remboursement, avec intérêt. En ce qui concerne la rentabilité, nous avons établi une étude de faisabilité par des experts. Cela donne un chiffre d’affaires de 11 milliards de dinars en 2021 au lieu de 400 millions de dinars en 2017. Vous pouvez faire la différence vous-même », a argumenté Hamid Melzi.

Plusieurs zoos et parc d’attractions ont été, selon lui, consultés, notamment en Espagne, en France, aux Émirats arabes unis (Dubaï Park), en Allemagne (Europa Park à Fribourg) et aux États Unis (Disneyland).

« Nous sommes au stade de négociations. Nous allons réaliser une dizaine de projets au parc. Les études sont en train de se faire par un bureau d’étude espagnol. C’est le même bureau qui a réalisé l’étude de l’École hôtelière de Ain Benian (Alger). Il a fait ses preuves donc. Dès que l’étude du premier projet du parc sera terminée, nous lancerons nos appels d’offres. Cela se fera de la même manière pour tous les projets », a-t-il souligné.

 Après sa rénovation, l’accès au parc de Ben Aknoun sera payant. « Dans nos études, nous avons fixé à 100 dinars le droit d’entrée. C’est pour tout le monde. Il n’y a pas de privilèges. Payez, entrez, vous êtes dans une zone sécurisée », a-t-il dit.

Maintien de tous les postes d’emploi

Selon Hamid Melzi, les emplois au Parc de Ben Aknoun vont augmenter pour passer de 617 en 2017 à 1017 en 2021. Il est prévu également 650 emplois saisonniers.

Le PDG de la SIH a fait appel à Salim Labatcha, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l’agroalimentaire de l’UGTA qui a annoncé le maintien des 580 postes d’emploi actuel au Parc de Ben Aknoun.

« La dégradation des lieux a eu un impact sur le revenu des travailleurs. Le budget destiné à l’entretien des animaux est devenu source de revenus aux salariés et à l’entreprise. Les 580 salariés bénéficieront de la grille de salaires de la SIH avec l’amélioration des conditions de travail », a précisé Salim Labatcha.

Selon les estimations de la SIH, la fréquentation du parc de Ben Aknoun a baissé pour passer de 1,2 million de visiteurs (en 2013) à 1 million actuellement. Pour rappel, le Parc Zoologique et des Loisirs d’Alger, ouvert en 1982, relevait de la tutelle du ministère de l’Agriculture.

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