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Parlement européen : nouvelles preuves accablantes contre le Maroc

« Barbouzeries du Maroc », « Organisation criminelle » utilisée par le Qatar et le Maroc, « Maroc connexion ».

Ce sont quelques expressions utilisées par le journal belge Le Soir dans un long article consacré au scandale de corruption qui éclabousse le Parlement européen.

Le quotidien belge et l’hebdomadaire Knack viennent d’apporter des éléments nouveaux très compromettants pour le royaume et ses services de renseignement.

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La DGED (renseignement extérieur) et l’ambassadeur du Maroc en Pologne ont été déjà mis en cause par l’assistant parlementaire Francesco Giorgi dans ses aveux devant la police et les juges, ainsi que par des documents et écoutes judiciaires.

Il en ressort que l’Italien Antonio Panzeri, député européen jusqu’en 2019, a reçu par le biais de sa femme et de sa famille, des « cadeaux », c’est-à-dire de l’argent liquide, de l’ambassadeur marocain en Pologne Abderrahim Atmoun.

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Des collègues de Panzeri ont aussi raconté comment celui-ci défendait avec un zèle suspect les points de vue du Maroc dans les institutions européennes. Jusque-là, seul l’ambassadeur Abderrahim Atmoun a été cité nommément.

Dans leur enquête, Le Soir et Knack mettent un nom sur l’un des agents anonymes de la DGED précédemment évoqués. Et il est loin d’être un inconnu pour les médias et les polices européennes.

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Il s’agit de Mohamed B., l’agent marocain qui avait soudoyé un capitaine de la police française des frontières (PAF) pour lui remettre des informations top secret sur des dizaines de personnes fichées « S ».

Le scandale avait été révélé en 2017 par le quotidien français Libération. En décembre 2021, le même espion marocain a été cité comme personnage central dans une affaire de tentative d’infiltration des institutions musulmanes de France. Malgré les preuves qui l’accablaient, il a échappé aux poursuites dans les deux affaires.

« Quelques produits dans les sacs »

Une année après, son nom réapparaît dans le scandale du Parlement européen. Selon les deux médias belges, c’est de lui que l’ambassadeur Atmoun recevait les ordres. Mohamed B. est présenté comme « un type dangereux » par un proche du dossier.

Agent secret de la DGED, il est « l’agent traitant de l’ambassadeur » Atmoum, qu’il dirigeait à partir de Rabat, ajoute la même source.

De nouvelles révélations sont également faites sur la manière dont Antonio Panzeri a été subtilement utilisé par les Marocains pour rendre son travail crédible et ne pas éveiller les soupçons.

En 2014 et 2015, un hacker se faisant appeler Chris Coleman avait divulgué des notes confidentielles de la représentation diplomatique marocaine à Bruxelles. Dans l’une d’elles, datée de 2011, il est indiqué qu’il a été convenu que M. Panzeri se rendra au Maroc, avec une escale à Tindouf, en Algérie.

Il s’agissait d’un écran de fumée destiné à masquer les activités réelles du député et faire croire à sa neutralité. Et c’était indiqué explicitement dans la note.

« La visite de Tindouf est indispensable pour conforter la crédibilité de M. Panzeri auprès de l’Algérie et du Polisario, après que celui-ci l’a accusé d’être pro-marocain », y est-il écrit.

En 2013, c’est une feuille de route et un plan de bataille que la même représentation a soumise à sa hiérarchie à Rabat, pour « contrecarrer les adversaires » du Maroc au sein du Parlement européen.

La mission avait spécificité qu’elle allait coordonner son action avec M. Panzeri, « un ami du Maroc ».

Celui-ci était en fait à la tête d’une « organisation » au service du Maroc, puis plus tard du Qatar. Et son action était grassement rémunérée, comme le montreront les sommes retrouvées sur lui dans le cadre de l’enquête en cours. 600 000 euros en cash ont été récupérés dans son appartement à Bruxelles.

Des écoutes de la police italienne ont par ailleurs établi que c’est sa femme et sa fille qui récupéraient l’argent au Maroc. « Oui, il a jeté quelques produits dans les sacs », lui a dit son épouse dans une conversation, en parlant de Abderrahim Atmoun.

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