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Pétrole : la Sonatrach cultive le flou

Pétrole : la Sonatrach cultive le flou

Le groupe Sonatrach a indiqué, mardi 4 juillet via APS, avoir réalisé en 2016 un chiffre d’affaires annuel de 3 398 milliards de dinars (soit environ 31,4 milliards de dollars), en « légère baisse par rapport à l’exercice 2015 ». Il était de 33,19 milliards de dollars en 2015. Durant la même période, Sonatrach dit avoir réalisé un bénéfice net de 207 milliards de dinars.

Aucun chiffre sur la production et les réserves

Si la Sonatrach fournit son chiffre d’affaires de 2016 (qui dépend évidemment du prix du baril), elle ne donne pourtant pas les données essentielles permettant d’évaluer l’état d’une compagnie pétrolière. Ainsi, la Sonatrach n’a communiqué aucun élément concernant sa production, ses « réserves prouvées » -un indicateur qui témoigne pourtant de la capacité des groupes pétroliers à assurer leur avenir car chaque année les volumes produits doivent être remplacés-, ou ses exportations en volumes (pourtant principale source de revenus du pays).

Le dernier rapport annuel de l’activité de la compagnie, rendu public, remonte à 2014. Il fait état d’une production totale d’hydrocarbures, tous produits confondus de 195,2 millions TEP (tonnes équivalentes pétrole). « La production de pétrole brut pour l’année 2014 en effort propre et en association a été de 50,7 millions de tonnes », (dont 51% en effort propre, et 49% en association), indique le document.

En réalité, selon des données compilées par Bloomberg, la production pétrolière de l’Algérie diminue depuis août 2008. Ainsi, en février 2017, elle atteignait 1,04 million de barils par jour, soit son plus bas niveau depuis 2002.

L’Agence internationale de l’Énergie versus Sonatrach

Dans son rapport « Pétrole 2017 » sur les perspectives à cinq ans, publié début mars, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) indiquait que la production algérienne devrait légèrement baisser dans les années à venir, passant de 1,14 million de barils par jour (mb/j) produits en 2016 à 1,05 million de barils par jour en 2022. Depuis son pic à 1,38 mb/j en 2007, la production a chuté à 1,11 mb/j en 2015, puis s’est maintenue en 2016, indiquait le rapport de l’AIE consulté en intégralité par TSA.

En juin 2016, le PDG de la Sonatrach, Amine Mazouzi (limogé depuis) avait pourtant affirmé : « l’ère de la stagnation est derrière nous ». La production d’hydrocarbures est désormais « dans une phase de croissance », avait-il ajouté. En février, l’agence officielle APS avait quant à elle fait savoir que la production de pétrole de la Sonatrach connaîtrait une augmentation pour atteindre 82 millions de tonnes annuellement en 2020.

Nouveaux investissements

Fin mars, le groupe avait annoncé, par la voix de Farid Djettou, responsable des contrats à l’étranger de la compagnie, un investissement de 9 milliards de dollars de 2017 à 2021 dans la recherche de nouveaux gisements de pétrole et de gaz naturel afin d’augmenter la production.

« Notre objectif est d’atteindre un niveau de production qui dépasse 230 TEP en 2021. Pour la production de pétrole brut, nous prévoyons d’augmenter notre production de 14% en 2019 par rapport à celle de 2016 et atteindre les 10 millions de TEP l’année prochaine et cela grâce aux contrats de partenariat qu’a signés Sonatrach », précisait en outre Farid Djettou, dans une interview accordée à L’Éco news début avril.

Des annonces qui surprennent dans la mesure où l’Algérie est partie prenante de l’accord Opep de limitation de la production d’or noir prolongé de neuf mois en mai. Le pays s’était ainsi engagé en novembre 2016 à baisser sa production de 50 000 barils par jour.

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