La pandémie du coronavirus a mené à un effondrement de la consommation mondiale de pétrole à des niveaux jamais atteints depuis 1995, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport cité par IG Bank ce mercredi.
L’AIE prévoit une chute « historique » de la demande mondiale de pétrole de 9,3 millions de barils par jour durant l’année 2020. Cette chute «historique» ramènera la consommation mondiale à son niveau de 2012, autour de 90,6 mbj, estime l’agence basée à Paris, pointant la multiplication des mesures de confinement et des transports quasiment à l’arrêt sur l’ensemble du globe.
« La crise sanitaire publique a mené les gouvernements à imposer des mesures draconiennes à la vie de milliards de gens. Elle a créé un choc sans précédent de la demande sur les marchés de l’énergie, avec une mobilité réduite quasiment à néant », indique l’agence qui précise que « « l’activité dans le secteur des transports a chuté dramatiquement presque partout ».
« Même si l’on considère que les restrictions de voyages seront assouplies dans la seconde partie de l’année 2020, nous anticipons une chute de 9,3 millions de barils par jour de la demande en 2020 par rapport à celle de 2019, effaçant ainsi près de dix ans de croissance de la demande », prévoit l’AIE citée par IG Bank.
Au mois par mois, la demande en pétrole devrait avoir chuté de 29 millions de barils par jour en avril 2020 par rapport à la même période l’année dernière. La consommation devrait également reculer de 26 millions de barils journaliers sur un an en mai, puis de 15 millions de baril par jour en juin.
L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande pétrolière mondiale devrait cependant se redresser graduellement au second semestre l’année en cours. Néanmoins, la demande pourrait toujours être inférieure de 2,7 millions de barils par jour en décembre 2020 en comparaison à décembre 2019.
L’AIE a par ailleurs réagi à l’accord historique de réduction de la production pétrolière convenu par l’Opep et ses pays partenaires, estimant que ces mesures « ne vont pas rééquilibrer le marché immédiatement » mais constituent « une première étape solide ».
« En amoindrissant le pic de l’offre et en ralentissant les gonflements de stocks, cela aide le système à absorber le pire de la crise », explique l’AIE, soulignant cependant qu’ « aucun accord possible ne pourrait réduire l’offre pétrolière suffisamment pour compenser de tels plongeons subits de la demande ».
Ce mardi, les cours de l’or noir ont encore reculé. A New York, le baril de brut léger a baissé de 2,5% à 19,6 dollars (contrat à terme de mai). Il se négocie au plus bas depuis 2002. A 10h35, le baril de Brent de la mer du Nord (contrat échéance juin) était coté à 28,40 dollars, après avoir atteint en séance 30,30 dollars.