
Plus de 7500 femmes ont été victimes de violence en Algérie durant les neuf premiers mois de l’année en cours, a indiqué ce lundi 27 novembre à Alger la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Fafa Sidi Lakhdar Benzerrouki.
« Les services de Sûreté ont recensé pas moins de 7586 cas de violence à l’égard des femmes depuis le début de l’année jusqu’au mois de septembre de l’année en cours », a déclaré à la presse Mme Fafa en marge d’une journée d’étude sur la violence à l’égard de la femme en Afrique, rapporte l’agence APS.
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Estimant que ce chiffre « est loin de la réalité », elle a précisé que « de nombreuses femmes victimes de violence ne déposent pas plainte et ne recourent pas à la justice en raison de facteurs socioculturels », ajoutant que « dans la plus part des cas les agresseurs sont des membres de la famille et des proches ».
Concernant la journée d’étude organisée par la CNDH sous le slogan « Fin des violences à l’égard des femmes en Afrique » à l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la présidente du CNDH a indiqué qu’elle vise à sensibiliser sur ce phénomène, rappelant les pas franchis par l’Algérie qui a introduit depuis 2015 des dispositions coercitives dans le Code pénal et ratifié le protocole de Maputo en septembre 2016.
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Cette journée d’étude qui coïncide avec la célébration du 30e anniversaire de la création de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) a vu la participation d’acteurs institutionnels et non institutionnels en charge de la thématique notamment des personnalités féminines connues pour leur attachement aux droits des femmes et à leur engagement sur les plans national et continental.
Dans son allocution à cette occasion, le coordinateur de l’ONU, Eric Overvest, a salué les efforts consentis en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes par l’Algérie qui criminalise ce phénomène répandu à travers le monde.
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De son côté, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a fait état de l’élaboration en cours d’une stratégie, en partenariat avec tous les secteurs concernés, visant à « sensibiliser les femmes victimes de violence à l’importance de dénoncer leurs agresseurs », soulignant que les chiffres avancés par les différents services concernant la violence faite aux femme « ne reflètent pas la réalité ».
Pour sa part, Nadia Aït Zaï, avocate et militante des droits de l’Homme, a proposé la mise en place de mécanismes pour protéger les femmes qui déposent plainte auprès des instances judiciaires.