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Pour Louisa Hanoune, il n’y a aucune entente possible avec les partis du pouvoir

Pour Louisa Hanoune, il n’y a aucune entente possible avec les partis du pouvoir

« Trop d’initiatives, tuent l’initiative ». Par cette formule lapidaire, prononcée ce lundi 6 septembre au siège national de son parti, Louisa Hanoun a signifié poliment son rejet de l’initiative dite de consensus nationale lancée en juillet par le président du MSP, Abderrezak Makri.

« Il est dans le rôle des partis de prendre des initiatives mais trop d’initiatives tuent l’initiative. Cela ressemble à une foire annuelle et une vente aux enchères publiques en l’absence d’acheteurs et d’acquéreurs car on ne sait pas qui est l’acheteur ou l’acquéreur. Cela rajoute à la confusion et à la pression surfaite », a détaillé Mme Hanoune. Avant de disserter sur l’impossibilité de réaliser un consensus entre des partis politiques que tout ou presque sépare.

« Le concept même de consensus est un piège », a remarqué la pasionaria du PT, comme pour signifier à Abderrezak Makri qu’il s’est engagé sur une voie sans issue. Et de s’interroger : «Comment un parti au pouvoir qui a soutenu toutes les politiques et décisions impopulaires qui ont ruiné le pays, puisse s’entendre avec un parti d’opposition ? Comment un parti arrivé au pouvoir en truquant les élections puisse-t-il s’entendre avec un parti d’opposition ? Comment un parti de droite peut-il se mettre d’accord avec un parti de gauche notamment sur les questions économiques et sociales ? Comment un parti qui milite pour le maintien du statu quo peut-il adhérer à une initiative qui aspire à provoquer un changement, même limité et biaisé ? ».

Pour Louisa Hanoune, il n’y a aucune entente possible avec les partis du pouvoir. Qu’en est-il de la transition démocratique ? La chef du PT n’y croit pas trop et elle a tenu à le faire savoir. « La convocation d’une assemblée constituante est synonyme de respect de la volonté populaire, sans tuteur sur le peuple. Notre démarche n’a rien à voir avec les périodes de transition parrainées de l’intérieur ou de l’extérieur car toutes les périodes de transitons ont besoin de parrainage », a-t-elle soutenu.

Donc, pas d’adhésion de Louisa Hanoune à l’initiative de Makri, même si elle a tenu à préciser que la décision définitive sur la question sera prise par le bureau politique de son parti à l’occasion d’une réunion qui sera tenue fin aout ou début septembre prochain.

Ceci dit, la démarche du PT, se résume au fait, au lancement d’une pétition pour demander au président Bouteflika la convocation des élections pour une assemblée nationale constituante accompagnée. Une pétition qui, selon Louisa Hanoune, a recueilli des centaines de milliers de signatures, y compris celles de militants appartenant à des partis du pouvoir. « Notre démarche n’entre pas dans le cadre des initiatives lancées par des dirigeants de partis en s’adressant à d’autres responsables de partis, des syndicats ou des personnalités. On a préféré s’adresser directement aux citoyens (…) Notre démarche aspire à lancer un vrai débat qui transcende les partis et les clivages partis du pouvoir/partis d’opposition, sachant que les élections n’ont jamais été libres et transparentes», a-t-elle précisé comme pour pointer du doigt le caractère élitiste de l’initiative du MSP.

Et à la chef du PT d’enfoncer le clou : « Le PT est prêt à mener des actions conjoncturelles avec les partis dans le cadre de la mobilisation sur des questions nationales et internationales précises. Ceci dit, le PT ne peut être enfermé dans une logique d’appareils d’autant plus que nos positions sont claires sur l’ensemble des sujets ».

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