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Pourquoi le déficit de la balance commerciale de l’Algérie a fortement baissé en janvier

Pourquoi le déficit de la balance commerciale de l’Algérie a fortement baissé en janvier

Le nouveau régime des importations mis en œuvre depuis le début de l’année en cours commencerait–il à porter ses fruits ? C’est en apparence ce qu’on pourrait croire en prenant connaissance des résultats du commerce extérieur pour le mois de janvier qui viennent d’être rendus publics par les Douanes algériennes.

C’est un recul très spectaculaire du déficit commercial qui a été enregistré au cours du premier mois de l’année. À 410 millions de dollars en janvier 2018, contre 1,08 milliard de dollars en janvier 2017. La baisse est de 674 millions de dollars correspondant à un recul du déficit de 62%.

Si un tel rythme se confirmait, c’est un déficit commercial ramené à moins de 5 milliards de dollars qu’on pourrait espérer en fin d’année contre un peu plus de 11 milliards en 2017.

L’enjeu est donc important aussi bien du point de vue de l’efficacité des mesures de contrôle des importations mises en œuvre par le gouvernement que de celui du rétablissement de l’équilibre de nos échanges extérieurs qui est l’objectif affiché à moyen terme par l’Exécutif .

Les  prix pétroliers ont poussé les exportations à la hausse

Un premier bémol doit cependant être introduit d’entrée. La réduction sensible du déficit commercial en janvier est d’abord la conséquence de l’augmentation des exportations qui sont en hausse de plus de 13 % (les exportations ont augmenté à 3,37 milliards USD sur le premier mois de l’année en cours contre 2,98 milliards USD en janvier 2017).

La hausse des exportations d’hydrocarbures qui ont progressé de 400 millions de dollars est même de plus de 14 %.  Ce sont donc les prix pétroliers, qui ont franchi pendant plusieurs semaines la barre des 70 dollars au cours du mois derniers, qui sont principalement à l’origine de l’excellent résultat du mois de janvier. Le repli des cours enregistré depuis un peu plus d’une semaine et des perspectives moins favorables à partir du printemps prochain conduisent à penser que la performance de janvier sera difficile à maintenir sur l’ensemble de l’année en cours.

Les suspensions d’importations font mieux que les licences

De son côté, l’évolution des importations va être scrutée cette année avec beaucoup d’attention. D’abord parce que de nombreux spécialistes s’interrogent sur les conséquences possibles de la forte relance des dépenses publiques d’équipement qui devrait logiquement provoquer en 2018 un gonflement des importations dans ce domaine.

 Une deuxième incertitude plane sur l’efficacité du nouveau dispositif de suspension des importations qui concerne déjà près d’un millier de produits finis et dont le ministère du Commerce vient d’annoncer qu’il devrait être élargi prochainement à de nouveaux produits.

Dans ce domaine, les chiffres de janvier apportent donc une première réponse plutôt réconfortante pour le gouvernement. Les importations sont en baisse de près de 7% ce qui représente une économie de 276 millions de dollars par rapport à Janvier 2017.

Extrapolés en rythme annuel, les résultats de janvier conduisent à une facture d’importation réduites à environ 43 milliards de dollars en 2018 (contre 46 milliards l’année dernière) ce qui est pour l’instant en ligne après les prévisions formulées par l’exécutif dans ses perspectives triennales.

La croissance des dépenses publiques sans effet sur les importations

Un examen plus détaillé des importations en janvier suggère que la relance des dépenses publiques d’équipement est pour l’instant restée sans effet sur les importations de biens d’équipements qui accusent même un recul très sensible de plus de 17 % le mois dernier.

En revanche les importations de biens de consommation non alimentaires en baisse de plus de 20% indiquent clairement que le dispositif de contrôle des importations pour ce type de produits commence à porter ses fruits.

Ce n’est pas le cas pour les importations de produits alimentaires qui au contraire ont continué de progresser très rapidement en augmentant de plus de 12 % en janvier.

Le rétablissement de l’équilibre de la balance commerciale est–il désormais en vue comme l’espère le gouvernement algérien ? Pas sûr. Les bons résultats de janvier semblent imputables principalement à des facteurs externes plutôt favorables. Il faudra également confirmer dans les mois à venir une diminution sensible des importations qui semble assez paradoxale dans un contexte de relance annoncée des dépenses publiques.

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