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Pourquoi Sonatrach va raffiner son pétrole en Italie

Pourquoi Sonatrach va raffiner son pétrole en Italie

Sonatrach a signé lundi 15 janvier un contrat de processing avec une raffinerie italienne pour transformer son pétrole brut avant de le rapatrier. Cette option doit permettre à l’Algérie de réduire sa facture d’importation de produits raffinés, promet la compagnie nationale.

Le PDG de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a expliqué en début de semaine que cette opération consistait à louer les équipements du raffineur italien sur place pour procéder aux opérations de raffinage en Italie.

| LIRE AUSSISonatrach va raffiner son pétrole en Italie pour réduire sa facture d’importation des carburants

Faute d’infrastructures suffisantes pour satisfaire la demande croissante en interne, l’Algérie a été contrainte ces dernières années de recourir à l’importation de produits pétroliers. Le pays importe désormais plus de 15 millions de tonnes de carburant par an, contre une production locale de 11,5 millions de tonnes.

Après avoir dépensé 800 millions de dollars dans les importations de carburant en 2016, l’Algérie a triplé ses dépenses en 2017 (2,5 milliards de dollars). « Notre objectif est de réduire nos importations de carburant, elles sont trop élevées », a déclaré Ould Kaddour à la presse mardi 16 janvier. L’Algérie « ne peut plus continuer à importer 2 milliards de dollars par an en produits pétroliers », justifie le PDG de la Sonatrach.

Cette annonce ne signe pas pour autant une réorientation stratégique du groupe, estime Francis Perrin, spécialiste des problématiques énergétiques et directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

« La décision de la Sonatrach n’est pas une nouvelle orientation mais une adaptation à un problème de calendrier. La compagnie a entamé un programme de modernisation des raffineries existantes et la construction de nouvelles raffineries. Mais cela prend du temps, et il y a eu des retards dans la modernisation du parc de raffinage ».

En l’état actuel, poursuit le chercheur interrogé par TSA, « le pays n’est pas en mesure de satisfaire les besoins nationaux et l’écart est comblé par les importations. C’est donc une décision très pragmatique. En faisant ses calculs, la Sonatrach a estimé que la location d’équipements coûterait moins cher que les importations ».

Pour le moment, aucun détail n’a été communiqué sur le volume de pétrole brut qui sera raffiné en Italie, ni sur le coût de ce contrat, ni sur la raffinerie choisie. L’agence de presse italienne Nova avance de son côté que la production devrait commencer début février.

S’il ne s’agit que d’un contrat de processing, il n’est toutefois pas à exclure que la raffinerie choisie soit celle du complexe d’ISAB en Sicile : un des plus grands d’Europe, doté de deux raffineries, et d’une capacité d’environ 320.000 barils par jour de pétrole brut. Propriété de Lukoil depuis 2008, le géant pétrolier russe envisagerait désormais de le vendre. Il y a quelques semaines, plusieurs journaux rapportaient que la Sonatrach était intéressée par son acquisition.

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