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Président de l’APN : un poste où on ne fait pas long feu

Président de l’APN : un poste où on ne fait pas long feu

Si le poste est prestigieux, il n’est pas de tout repos et rare sont ceux qui peuvent se prévaloir d’avoir tenu longtemps à la tête de l’institution et avoir rebondi par la suite. Malgré cela, les candidats au perchoir sont toujours plus nombreux et tous une fois installés à la tête de l’institution se démènent pour y rester le plus longtemps possible.

À l’exception de Rabah Bitat, président de la première APN en 1977, sous la présidence Boumediene, et dont le mandat à la tête de l’institution va être prolongé 3 fois, par le président Chadli, en 1982, 1987 et 1989, tous les autres présidents n’auront le droit qu’à un seul mandat de 5 ans, soit le temps d’une législature. Autre caractéristique de la fonction : très peu d’entre eux rebondissent par la suite. À l’exception des cas de Abdelaziz Belkhadem, de Amar Saadani et Abdelkader Bensalah, tous les autres cultiveront la discrétion et préféront continuer de profiter des privilèges que confèrent la fonction, même après l’avoir quittée.

Seuls donc, trois d’entre-eux auront le droit à une seconde chance politique : il s’agit de Abdelaziz Belkhadem président de l’APN entre 1990 et 1991 après la démission de Rabah Bitat, qui a dû attendre l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’État en 1997 pour revenir au-devant de la scène. Le président en fera son ministre des Affaires étrangères de 2000 à 2005, SG du FLN en 2005 puis son chef du gouvernement entre 2006 et 2008.

L’autre personnalité à avoir bénéficié d’un repêchage présidentiel, concerne Amar Saadani. Le président de l’APN entre 2004 et 2007 sera appelé à diriger la première formation politique du pays, le FLN, de 2013 à 2016, avant que pour des raisons de « santé », il annonce sa démission et soit remplacé par Djamel Ould Abbès. Et puis il y a le cas Abdelkader Bensalah : après avoir assuré la fonction de président du Conseil national de transition de 1994 à 1997, il enchaîne à la tête de l’APN, jusqu’en 2002.

Autre caractéristique de la fonction : très peu décident de partir de leur propre chef en démissionnant. En attendant la probable démission de Saïd Bouhadja, le président actuel de l’APN, annoncée à plusieurs reprises mais toujours pas confirmée, seuls deux présidents du palais Zighout Youcef sont partis avant la fin de la magistrature. Il s’agit de Ferhat Abbès, président de la première Assemblée nationale constituante (ANC), claquera la porte pour désaccord avec la politique menée par Ahmed Ben Bella en 1963.

Il y a aussi le cas Karim Younes, président de l’APN entre 2002 et 2004, qui démissionnera de son poste après la défaite de Ali Benflis qu’il soutenait lors de la présidentielle de 2004. Après la victoire du président Bouteflka, Karim Younes a dû faire face aux députés du camp des vainqueurs qui l’ont poussé à présenter sa démission. Sans oublier Mohamed Ould Khelifa, dont le passage à la tête de l’APN n’a pas marqué les esprits et à qui le président Bouteflika refusera un second mandat.

Y a-t-il une vie après l’APN ? Non on est tenté de répondre. Très peu de ceux qui ont dirigé l’APN se risquent à faire autre chose où à tenter un retour en politique. Seuls exceptions à la règle : Karim Younes et dans une moindre mesure Abdelaziz Ziari. Karim Younes s’est découvert des talents d’écrivain et se consacre à l’écriture de livres sur l’histoire de l’Algérie alors que Abdelaziz Ziari, président de l’APN de 2007 à 2012, distille dans la presse ses flèches contre le chef du FLN et commente l’actualité politique nationale.

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