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Projet de film sur Djamila Bouhired : le réalisateur Ahmed Rachedi répond aux accusations

Projet de film sur Djamila Bouhired : le réalisateur Ahmed Rachedi répond aux accusations

Ahmed Rachedi renonce à réaliser un film sur Djamila Bouhired, héroïne de la guerre de libération nationale. Il affirme avoir décidé d’abandonner « complètement » le projet.

« D’abord, il n’y avait pas de film en préparation. Il s’agissait d’un projet puisqu’on n’a même pas écrit le premier mot de la première ligne de la première séquence », assure ce mercredi à TSA le cinéaste, en réaction aux déclarations de Djamila Bouhired.

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Le réalisateur pense que certains journaux se sont précipités en annonçant le début du tournage du film. « Je suppose qu’elle (Djamila Bouhired) a lu comme moi des articles évoquant le tournage du film sans son accord ou son autorisation. Certains se sont même amusés à faire le casting et à distribuer les rôles. Sauf qu’il n’y a pas de film. Un projet de film doit passer obligatoirement par l’écriture d’un scénario. Et le scénario n’a pas été écrit », insiste le réalisateur.

Ahmed Rachedi affirme avoir déjà parlé du projet avec Djamila Bouhired. « Elle n’était pas tout à fait consentante pour qu’on fasse le film. Je lui avais alors proposé donc de ne pas prendre de décisions tout de suite et d’attendre que je lui propose un scénario dans quatre ou cinq mois. Il n’y a rien de plus ! », assure notre interlocuteur qui compte abandonner « complètement » le projet et le remettre dans le « placard des frustrations et des projets avortés ».

« J’aurais pu le faire dans son dos. Si c’était quelqu’un d’autre, je me serais arrogé le droit de le faire » puisque les personnages historiques appartiennent à l’histoire, assure le réalisateur. « Mais je ne me le serais jamais permis. J’aime beaucoup cette femme« , confie-t-il.

Pour lui, ce projet visait à rappeler le rôle de la femme algérienne dans le « combat pour la libération ». « Djamila était une icône qui représentait pour moi tout cela. Peut-être qu’il aurait fallu attendre le scénario. Mais si elle est opposée, il n’y a aucun problème. Je ne veux pas la contrarier », dit-il.

Le cinéaste dénonce à son tour un « procès d’intention ». « Il n’y a l’implication d’aucune institution de l’État et aucun producteur dans ce film. C’était une initiative privée. Elle a dit ‘cinéaste officiel’. J’ai quitté l’administration depuis 1976. Je ne suis le cinéaste de personne. J’ai le droit d’avoir des initiatives. Aucun ministère ou institution n’a dépensé un centime pour ce projet », conclut le réalisateur.

Mardi, Djamila Bouhired dénonçait l’instrumentalisation de la révolution à travers un film « prétendant relater » sa « vie » et son « parcours militant » qui serait actuellement en préparation. « Commandité par le pouvoir politique, financé sur le budget de l’État, il est confié à un cinéaste officiel », a écrit la Moudjahida dans une déclaration intitulée « Halte à la falsification de l’Histoire ! Halte à la profanation de la mémoire de nos martyrs ! ».

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