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Que cache l’étalage des divergences entre Ouyahia et Ould Abbes ?

Que cache l’étalage des divergences entre Ouyahia et Ould Abbes ?

Clash ou simple divergence de point de vue entre Djamel Ould Abbes, et Ahmed Ouyahia sur des dossiers importants ? Hier, les chefs des deux principaux partis de l’alliance présidentielle ont tenu des propos contradictoires sur le rôle de la justice dans l’affaire de Sonatrach et les poursuites contre Chakib Khelil.

Pour Ouyahia, il y a eu « des injustices » dans le traitement de ce dossier. Le chef du RND ne précise pas à quel niveau ces « injustices » ont été commises : lors de l’enquête préliminaire menée par le DRS ? Au cours de l’instruction judiciaire ? Ou pendant les procès qui ont vu des cadres de Sonatrach condamnés à des peines de prison ferme ?

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Sans attendre des explications de la part du chef du RND, Ould Abbes a pris directement la défense de la justice qu’il estime malmenée par les déclarations d’Ouyahia. « Si on se met à douter du travail de la justice algérienne, plus rien ne compterait», a-t-il déclaré à la presse, invitant ainsi Ouyahia « à assumer la responsabilité de ses propos ». Et contrairement à Ouyahia, Ould Abbes ne prend pas la défense de l’ex ministre de l’Énergie, Chakib Khelil.

Mais ce n’est point le seul aspect sur lequel les deux parties divergent publiquement. Le patron du FLN s’est montré très réservé concernant les propos sur le Maroc tenus vendredi dernier par le chef de la diplomatie algérienne. Là aussi, Ould Abbes, affiche contrairement à son allié, une grande prudence : « Nous avons écouté ses déclarations et nous attendons l’évolution de la situation (…) Messahel est responsable devant le président de la République qui dirige la diplomatie algérienne ».

Comment peut-on interpréter ces divergences entre le FLN et le RND, deux formations au pouvoir sur des sujets importants ? A priori, Ould Abbes n’a pas et ne peut, même s’il le souhaitait, exprimer un avis personnel sur des questions aussi sensibles.

Un constat qui s’applique également à Ouyahia. Même s’il s’exprimait à la radio avec la casquette du secrétaire général du RND son avis, il est aussi Premier ministre. Et il est conscient que la clarté de la parole de l’Etat passe d’abord par la cohérence de la sienne.

Pour ajouter à la confusion, Ould Abbes a tenu des propos surprenants concernant Abdelmadjid Tebboune. Il a laissé entendre que le président pourrait faire appel à lui à l’avenir. Des propos qui interviennent quelques jours après la sortie du président du FCE Ali Haddad qui a qualifié Tebboune de « prédateur ».

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Certes, les divergences entre Ould Abbes et Ouyahia font leur apparition à quelques jours de la campagne électorale pour les locales du 29 novembre. Mais peut-on pour autant les lier à ce rendez-vous ? L’on sait que les enjeux des locales sont généralement liés au quotidien des citoyens.

L’affaire Sonatrach, le cas Chakib Khelil, le dossier de l’ex-premier ministre Tebboune relèvent des questions de politique nationale. Des affaires sensibles qui ont suscité de vives polémiques et des tensions, y compris au sommet de l’Etat. Une chose est sûre : ces sorties remettent en tout cas sérieusement en cause le projet de l’alliance présidentielle que le Premier ministre tente de relancer.

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