Le Ramadan débute en Algérie la semaine prochaine. Comme chaque année, des appréhensions sont exprimées concernant les prix des produits de large consommation pendant le mois de jeûne. Pour une meilleure régulation, le gouvernement compte sur la coopération des entreprises algériennes.
Certaines catégories de produits très demandés pendant cette période connaissent presque systématiquement une flambée de leurs prix à l’approche et durant le mois sacré.
Selon nos sources, le gouvernement vient de demander aux entreprises de production des produits alimentaires de baisser leurs prix pendant le mois de ramadan. La demande a été transmise via l’organisation patronale CREA (Conseil du renouveau économique algérien).
Le gouvernement n’a pas fixé de taux précis pour la réduction des prix, indiquent nos sources. « C’est laisser au choix des entreprises qui peuvent baisser les prix et vendre plus de produits durant le Ramadan où la consommation des ménages augmente considérablement. C’est une bonne initiative qui sera bénéfique aussi bien pour les consommateurs que pour les producteurs. Les entreprises doivent aussi jouer un rôle social et participer activement à l’effort de solidarité nationale », explique le patron d’une entreprise.
Ramadan 2024 : les entreprises sollicitées pour faire un geste aux consommateurs
Depuis quelques années, le gouvernement multiplie les mesures contre l’inflation. En plus des mesures incitatives, fiscales ou autres, une lutte implacable est menée contre la spéculation qui cause par ailleurs des pénuries.
Le contrôle exercé par les directions du commerce est aussi renforcé et les restrictions sur les importations allégées pour les produits sous tension. En plus du maintien des subventions publiques pour de nombreux produits de première nécessité.
Mais dans une économie libre, le rôle de l’État régulateur n’est pas sans limites. Malgré toutes les mesures prises, le taux d’inflation demeure élevé en Algérie (9 %) où de nombreux produits de large consommation sont subventionnés.
Sur le marché, les viandes sont déjà hors de portée des bourses moyennes, notamment les viandes rouges locales vendues entre 2000 et 2800 dinars le kilogramme. Le poulet est de nouveau passé au-dessus de 500 dinars le kilo. Des prix jugés exagérés par le ministre du Commerce Tayeb Zitouni lors d’une sortie sur le terrain cette semaine.
Il est à espérer que la demande du gouvernement transmise à travers le CREA produise un effet immédiat pour au moins atténuer les difficultés des franges démunies à faire face aux dépenses du mois sacré.