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Rentrée scolaire en Algérie : les syndicats de l’Éducation sceptiques

Rentrée scolaire en Algérie : les syndicats de l’Éducation sceptiques

L’Algérie n’a pas encore fixée une date pour la rentrée scolaire. Annoncée pour le 4 octobre prochain par le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a affirmé, dimanche 7 septembre, que cette date n’était pas définitive, précisant : « Nous ne voulons pas prendre de risque pour nos enfants ».

 « Une sage décision »

Cette décision semble convenir au Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest). « Je pense que c’est une sage décision », commente son coordinateur national, Meziane Meriane, qui précise que la date de la rentrée devra être décidée en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique liée au Covid-19.

« Les spécialistes en santé publique appréhendent la période de l’automne, notamment si le virus (Sars-Cov 2) sera plus virulent ou si la tendance serait vers sa disparition, etc. », estime M. Meriane.

Le syndicaliste appelle à engager des réflexions au sujet de cette rentrée et sur la manière de l’organiser dans les meilleures conditions. « On doit réfléchir et  ne pas être statique », exhorte-t-il, suggérant d’agir en fonction de la situation épidémiologique dans chaque wilaya. Le coordinateur du Snapest propose de « réfléchir à toutes les éventualités ».

Des classes de 50 élèves

Selon M. Meriane, la rentrée pour les cycles moyen et secondaire est tout simplement « impossible ». « Pourquoi ? Parce qu’on aura des classes de 50 élèves et on ne dispose pas d’assez de salles ainsi que de postes budgétaires. Ce sera difficile? voire impossible de partager la classe », fait remarquer le syndicaliste. « Pour les collèges et les lycées, il sera vraiment impossible de respecter la distanciation dans les salles de cours », assène M. Meriane.

Le baccalauréat, un test pour la rentrée scolaire

Affichant une sérénité quant au déroulement de l’examen du BEM sur le volet sanitaire, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (Satef), Boualem Amoura, considère en revanche que la situation sera différente pour le BAC, qui va se dérouler la semaine prochaine.

« Pour le BEM, nous avons été à l’aise. Il n’y a pas beaucoup de candidats (l’examen est facultatif, Ndlr). Nous avons donc pu appliquer le protocole sanitaire à la lettre. Pour le baccalauréat, il y aura des problèmes. Nous aurons plus de 600 000 candidats », précise-t-il. Le syndicaliste s’interroge sur les capacités de maintenir le protocole sanitaire durant ces épreuves qui, pour rappel, sont obligatoires.

Pour sa part, le chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, estime qu’il faut prendre le temps de réfléchir à tous les moyens possibles afin d’assurer une rentrée scolaire dans les conditions maximales tout en veillant à préserver la santé des élèves et des encadreurs.

Pour réussir l’équation complexe de la surcharge des classes et l’application de la distanciation physique, M. Boudiba appelle à une réflexion à ce sujet. Et de relever que l’examen du baccalauréat servira de « véritable test » qui va déterminer la façon par laquelle le protocole de santé sera appliqué durant la rentrée scolaire.

Commentant l’annonce du Premier ministre de la date de la rentrée, M. Boudiba rappelle que le calendrier avancé par le ministre de l’Education pour le 4 octobre n’était qu’à titre provisoire.

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