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Reprise des vols d’Air Algérie : au moins trois raisons d’y croire

Reprise des vols d’Air Algérie : au moins trois raisons d’y croire

Le Conseil des ministres doit se prononcer ce dimanche sur une éventuelle réouverture des frontières et une reprise des vols de rapatriement d’Air Algérie, près de deux mois après la décision du gouvernement de fermer totalement les frontières.

Les frontières algériennes sont fermées depuis le 1er mars dernier, et seuls des vols spéciaux sont autorisés vers Algérie.

Jeudi, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, qui est également le président du Comité scientifique covid-19, a donné un avis favorable au rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger.

Le comité scientifique a donné son feu vert

Lire aussi : Lutte anti-covid, retour des Algériens : entretien avec le Pr Belhocine

 « Nous avons donné nos instructions, concernant le Comité scientifique, pour permettre le retour des Algériens ou des étrangers, sous des conditions très strictes », a indiqué le ministre, jeudi 13 mai, en précisant que la décision de rouvrir les frontières est du ressort des autorités supérieures du pays.

Pour le retour des Algériens, le Comité scientifique a mis en place un nouveau protocole sanitaire comprenant un test PCR de moins de 36 heures, un confinement de dix jours aux frais des voyageurs, et un test antigénique à l’arrivée à l’aéroport.

Outre Benbouzid, des membres du comité scientifique ont pris publiquement la parole pour donner leur avis favorable pour autoriser les Algériens à revenir dans leur pays, sous conditions.

« La réouverture des frontières doit être conditionnée par des mesures sanitaires strictes », a affirmé le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’ordre des médecins et membre du comité scientifique.

 Le Pr Mohamed Belhocine, éminent épidémiologiste et membre du Comité scientifique, a estimé que la fermeture des frontières a probablement évité à l’Algérie une catastrophe sanitaire, tout en se montrant favorable au retour des Algériens, sous conditions.

« Maintenant, il faut aussi regarder de plus près ces modalités de fermeture et voir comment on peut permettre à des citoyens algériens, qui sont bloqués à l’étranger depuis très longtemps, de pouvoir rentrer chez eux, y compris en déconfinant, en demandant une PCR à l’arrivée et après dix jours de confinement à la charge de ceux qui demandent de rentrer », a-t-il dit dans un entretien à TSA, publié mercredi 12 mai.

La réouverture des frontières était également déjà recommandée il y a un mois par le professeur Salah Lelou, pneumologue et chef de service à l’EHU Oran. « Il me semble qu’on doit assouplir les mesures. On doit demander la PCR de moins de 72 heures et laisser rentrer les gens », a estimé le professeur.

Les Algériens bloqués à l’étranger en situation de détresse

La réouverture des frontières est en tout cas demandée et attendue depuis plusieurs semaines par les citoyens algériens qui réclament de rentrer dans leur pays ou de le quitter pour des raisons impérieuses. Le Président de la République ne peut pas rester longtemps sourd à leurs appels.

« Nous vous implorons, Monsieur le Président, d’autoriser vos concitoyens de l’étranger à rentrer dans leur pays. Vos équipes seront certainement aptes à éditer des règles sanitaires (tests, isolement…) qui permettront ces voyages en toute sécurité et qui seront acceptées de bon cœur par tous », a plaidé un groupe d’association dans une lettre ouverte adressée à Abdelmadjid Tebboune le 20 avril dernier.

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Air Algérie en situation critique

Enfin, une réouverture des frontières serait à n’en pas douter accueillie favorablement par la compagnie aérienne nationale Air Algérie, dont la reprise des activités deviendrait salutaire alors que ses finances sont dans le rouge. En 2020, en deux mois, le manque à gagner d’Air Algérie avait atteint 38 milliards de dinars, en raison de la suspension des vols internationaux, après la décision du gouvernement de fermer les frontières fin mars. Le chiffre avait été révélé par le chargé de communication de la compagnie aérienne nationale Amine Andaloussi. Cela signifie que Air Algérie perd au moins 15 milliards de dinars chaque mois, quand ses avions sont cloués au sol.

Faute d’activités, Air Algérie se trouve au bord de la faillite et risque d’être dans l’incapacité de couvrir la masse salariale de ses 9 600 employés d’ici quelques semaines.

Elections législatives

Enfin, le gouvernement a tout intérêt à rouvrir les frontières, à moins d’un mois des élections législatives du 12 juin. A l’approche de cette échéance, le gouvernement doit prendre des mesures d’autoriser les Algériennes et les Algériens à rentrer au pays, ou le quitter pour des motifs professionnels, personnels ou sanitaires.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes dénoncent régulièrement la fermeture totale des frontières, et les privilèges accordés par les autorités à certains pour pouvoir voyager.

De nombreux citoyens sont en effet bloqués en Algérie, alors qu’ils devaient se rendre impérativement à l’étranger, où certains ont décroché des contrats de travail, d’autres pour rejoindre leurs familles ou se soigner.

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