
Massad Boulos douche définitivement l’enthousiasme du Maroc après l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution sur le Sahara occidental, vendredi 31 mai.
Sur France 24, le conseiller du président américain Donald Trump pour l’Afrique et le Moyen-Orient a répété presque à la lettre ce qu’a dit dimanche sur AL24 News le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf. Non, la résolution est loin d’être cette “victoire éclatante” que revendique le Maroc. Bien au contraire.
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Attaf a assuré que l’Algérie était “à deux doigts” de voter la résolution, n’était cette “petite disposition” qui est la référence à la “souveraineté marocaine” dans le préambule de la résolution et non dans le corps du texte.
Massad Boulos confirme les propos d’Ahmed Attaf
Et voilà ce que dit Massad Boulos : “La résolution contente les deux parties de façon presque complète. Le problème est seulement dans le préambule de la résolution et non pas dans les dispositions. Sans cela, on aurait pu avoir un vote unanime des 15 membres, y compris l’Algérie”.
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Et puis, le conseiller américain a invité ceux qui se mêlent les pinceaux à distinguer entre la position officielle des États-Unis et de Donald Trump qui considèrent le plan d’autonomie comme “l’unique solution”, et la résolution du 31 octobre qui, elle “laisse la porte ouverte à d’autres idées et évoque la non-exclusivité de cette proposition” marocaine.
Mieux, le référendum d’autodétermination n’est pas écarté, selon Boulos qui a expliqué que pour cette question, il appartient aux parties de la trancher lors des négociations. “Il peut y avoir une forme de vote, comme dans tout scrutin”, a-t-il dit. Quant à la détermination de ceux qui pourront voter, il s’agit d’un “détail” qui n’a pas encore été évoqué.
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Massad Boulos compte sur la « sagesse » de Tebboune et Mohamed VI
“Nous encourageons les parties à évoquer tous ces détails pour arriver à une solution acceptable pour tous. Il peut aussi y avoir une solution définitive acceptable pour tous sans recours au vote”, a-t-il ajouté. Autrement dit, le vote peut effectivement ne pas être nécessaire si les deux parties s’entendent sur une autre option, ce qui est logique, voire une lapalissade.
Le conseiller de Trump a en outre réitéré que les deux parties au conflit sont le front Polisario et le royaume du Maroc, contrariant ainsi les tentatives de ce dernier d’impliquer l’Algérie ou de “bilatéraliser” le conflit, pour reprendre l’expression du diplomate algérien Abdelaziz Rahabi.
Interrogé sur la prochaine étape après la résolution, Massad Boulos a indiqué qu’il y aura une proposition du Maroc basée sur la proposition de 2007 mais plus détaillée. “Avec la sagesse du roi et des Marocains, nous savons que c’est un pas très sérieux. Il y a une volonté sérieuse pour mettre fin à ce conflit et le seul moyen pour y mettre fin, c’est l’accord des deux parties”, a-t-il dit.
“Nous comptons sur la sagesse de Sa majesté le roi et du président algérien Abdelmadjid Tebboune et des Algériens de façon générale (…) Nous savons que l’Algérie et le président Tebboune sont ouverts pour ce dialogue”, a ajouté le conseiller américain.