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« Main tendue » de Mohammed VI à l’Algérie : Rahabi décrypte les enjeux

Mohammed VI a encore appelé l’Algérie au dialogue. Abdelaziz Rahabi décrypte à TSA ce qui se cache derrière ces appels répétitifs du roi du Maroc.

« Main tendue » de Mohammed VI à l’Algérie : Rahabi décrypte les enjeux
Une des raisons qui expliquerait l'insistance du roi Mohammed VI pour une réconciliation avec l'Algérie est économique / Par Leo Altman / Adobe Stock pour TSA
Rafik Tadjer
Durée de lecture 2 minutes de lecture
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Le roi du Maroc a de nouveau invité l’Algérie et son président Abdelmadjid Tebboune à un dialogue « sur les différentes questions en souffrance entre les deux pays ».

C’était dans un discours prononcé vendredi 31 octobre à l’issue du vote par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution sur le Sahara occidental.

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Rappelant les « attaches humaines et historiques séculaires » qui lient les peuples algérien et marocain, Mohammed VI a exprimé la disposition du Maroc à « un dialogue franc et responsable, un dialogue fraternel et sincère portant sur les différentes questions en souffrance entre les deux pays ». Ce nouvel appel du roi, le deuxième en l’espace de trois mois, a été ignoré par les autorités algériennes.

Ce n’est pas la première fois que le roi tient un tel discours à l’égard du voisin algérien, tout en laissant le soin à sa presse et sa diplomatie de maintenir la stratégie de la tension permanente avec l’Algérie. Pourquoi insiste-t-il et pourquoi ce retour à la charge en ce moment précis ?

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La question a été posée par TSA à Abdelaziz Rahabi. « Parce qu’il n’a pas réussi depuis 1975 à bilatéraliser la question sahraouie », répond d’emblée le diplomate algérien.

Abdelaziz Rahabi explique les motivations de la « main tendue » de Mohammed VI

L’Algérie a toujours refusé d’être impliquée comme partie au conflit sahraoui, considérant que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation qui oppose le front Polisario à la puissance occupante qui est le royaume du Maroc.

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Or, souligne Rahabi, le projet de règlement que les États-Unis veulent mettre en œuvre prévoit des négociations bilatérales entre le Maroc et le front Polisario, mais aussi des pourparlers à quatre, c’est-à-dire entre le Maroc, le front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie.

Aussi, toujours selon l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid, « le package » de Massad Boulos, le conseiller du président américain Donald Trump pour l’Afrique et le Moyen-Orient, comprend l’implication de l’Algérie à toutes les étapes, « mais cela ne doit pas apparaître comme une substitution au Polisario ».

L’autre raison qui expliquerait l’insistance du roi Mohammed VI pour une réconciliation avec l’Algérie est économique. Une éventuelle « normalisation » avec son voisin de l’Est rapporterait 1 point de pourcentage de croissance au PIB du Maroc, assure Abdelaziz Rahabi.

Une réouverture des frontières terrestres qui sont fermées depuis 1994, permettrait aux régions situées à l’Est du royaume de bénéficier de l’apport des touristes algériens.

Enfin, le diplomate croit déceler un conseil des Américains et des Français au roi du Maroc « à l’effet de diffuser cette image d’un pays qui propose la normalisation et tend la main, comme toujours ».

Lien permanent : https://tsadz.co/wuoex

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