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Saïd Bouhadja, du maquis du Nord Constantinois au perchoir de l’Hémicycle Zighout Youcef

Saïd Bouhadja, du maquis du Nord Constantinois au perchoir de l’Hémicycle Zighout Youcef

Saïd Bouhadja, 80 ans, est président de l’Assemblée populaire nationale (APN), depuis mardi 23 mai 2017. Il est le onzième à occuper ce poste depuis la première Assemblée nationale de 1964 qu’a présidée Hadj Mohamed Benalla pendant dix mois. Une Assemblée dissoute après le coup d’État militaire de Houari Boumediène contre Ahmed Ben Bella.

Entre janvier 1992 et mai 1997, un Parlement non élu a légiféré d’une manière exceptionnelle. Il a été dirigé par Redha Malek, puis par Abdelkader Bensalah.

Lors de son élection à la tête de la chambre basse du Parlement, Saïd Bouhadja a obtenu 356 voix sur 480, face à trois candidats : Nora Ouali du RCD, Lakhdar Benkhellaf de l’Union Ennahda-El Adala-El Bina et Smail Mimoune du MSP.

Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, avait défendu la candidature de Said Bouhadja, en louant ses qualités de combattant de la guerre de libération nationale. « C’est un Moujahid, un militant connu qui donne une bonne image du parti », avait-t-il argumenté, suggérant que ce choix était « une directive » du président Abdelaziz Bouteflika.

Cette candidature a également été soutenue par le RND, par TAJ, par le MPA et par les députés Indépendants, les mêmes qui aujourd’hui demandent le départ du président de l’APN.

Un collaborateur de Ali Kafi, chef de la Wilaya historique II

En 1997, Said Bouhadja a présidé la commission des Affaires étrangères de l’APN. En 2002, il a été désigné vice-président de la chambre basse du Parlement à l’époque de Karim Younes, qui a présidé l’Assemblée, avant de démissionner en juin 2004, après l’élection présidentielle durant laquelle il avait fait la campagne du candidat Ali Benflis, principal rival d’Abdelaziz Bouteflika.

Natif de la région de Collo, dans la wilaya de Skikda, Said Bouhadja était, durant la guerre de libération nationale, collaborateur du colonel Ali Kafi, chef de la wilaya historique II (Nord Constantinois), entre 1956 et 1959.

Ali Kafi, qui était l’un des représentants de la Wilaya II au congrès de la Soummam, avait remplacé, à ce poste, Lakhdar Bentobal, lequel avait succédé à Zighout Youcef, mort au combat en 1956.

L’APN porte actuellement le nom de Zighout Youcef. Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, Said Bouhadja était l’un des dirigeants, au niveau de Constantine, de l’organisation de la Jeunesse du FLN (JFLN).

Il a contribué également à la création de l’UNJA, Union nationale de la jeunesse algérienne, en 1975. Durant les années 1970 et 1980, il a occupé le poste de Mouhafed du FLN, alors parti unique, dans plusieurs wilayas comme Batna, Annaba, Oran et Béchar.

Licencié en droit, Said Bouhadja a été désigné au Bureau politique (BP), instance d’exécution du FLN, au milieu des années 1990 à l’époque d’Abdelhamid Mehri et de Boualem Benhamouda. En 1999, Said Bouhadja a dirigé à Skikda la campagne pour la présidentielle « du candidat du consensus » Abdelaziz Bouteflika.

Mise à l’écart à l’époque de Amar Sâadani

En 2005, Abdelaziz Belkhadem, alors secrétaire général du FLN, l’a chargé de l’organique et de la communication au sein de la direction du parti. A l’arrivée d’Amar Sâadani en remplacement d’Abdelaziz Belkhadem, en 2013, Said Bouhadja est graduellement mis à l’écart, remplacé par Hocine Khaldoun.

Membre permanent du Comité central (CC) du FLN, Said Bouhadja est réputé proche d’Abdelaziz Belkhadem. Il a également de bons rapports avec Ali Benflis, candidat à deux reprises à l’élection présidentielle en 2004 et 2005.

En 2014, Saïd Bouhadja n’a, toutefois, pas hésité à soutenir la décision du président Abdelaziz Bouteflika de mettre fin aux fonctions d’Abdelaziz Belkhadem de son poste de ministre d’État, conseiller spécial à la présidence de la République. Il lui a reproché d’avoir commis des « fautes politiques » comme la participation à une activité de l’opposition (université d’été du Front du Changement de Abdelmadjid Menasra) et de ne pas faire de différence entre « son poste et ses opinions personnelles ». Adepte de « la solidarité entre générations », Said Bouhadja a plaidé pour « le rajeunissement » du FLN et pour « la transmission de l’esprit et du message novembriste » lors du Xème congrès du parti en 2015.

Rompre avec « l’opposition permanente »

Lors des différentes crises internes du FLN, depuis 1995, Said Bouhadja a toujours plaidé pour le respect de la discipline partisane et pour la mise de côté des intérêts personnels au profit de ceux du parti. Le linge sale ne doit pas, selon lui, être étalé en public, dans la rue.

« Le FLN doit maintenir sa position comme principale force politique du pays », a-t-il dit, lors d’un débat télévisé. En 2015, il avait soutenu Amar Saâdani contre « les redresseurs » menés par Abderrahmane Belayat, en appelant à respecter la légitimité et les textes du parti et à rompre avec « l’opposition permanente ».

Lors de son investiture à la tête de l’APN, il a appelé les députés à consolider la relation avec les citoyens et« d’être en contact continu avec eux pour prendre en charge leurs préoccupations ». « Nous sommes tenus de suivre l’évolution de la vie politique et économique dans le pays et d’exercer le contrôle populaire sur l’action du gouvernement par les instruments que nous offre la Constitution », a-t-il déclaré. A plusieurs reprises, il a rappelé qu’il appartenait aux députés d’imposer « le prestige et le respect » du Parlement à travers leurs interventions publiques et leurs actions. Said Bouhadja n’a jamais occupé un poste de ministre ni postulé pour la direction du FLN.

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