Ce n’est pas la première fois que l’armée israélienne participe aux manœuvres de African Lion, que mènent les États-Unis au Maroc. Mais cette année, la participation d’une unité israélienne responsable d’atrocités à Gaza soulève une vague d’indignation et de critiques contre le royaume. Il s’agit de la brigade Golani, dont le dernier crime en date est le massacre de 15 ambulanciers, il y a deux mois à Rafah.
Les images de ce crime ont fait le tour du monde et ont indigné l’opinion internationale. L’indignation est montée d’un cran, cette fois contre le Maroc qui accueille cette unité sur son sol dans le cadre des exercices annuels African Lyon.
L’alerte a été donnée par le journaliste palestinien Younis Tirawi. « Incroyable. La Sayeret Golani, l’unité même responsable du massacre de 15 ambulanciers, travailleurs de l’ONU et secouristes il y a seulement deux mois à Rafah, se trouve désormais à Agadir, au Maroc », a-t-il écrit sur X.
Le tweet a fait réagir la rapporteure des Nations-Unies pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese. « Si cela se confirme, cela marquerait un nouveau seuil de dépravation et une violation de l’obligation internationale d’enquêter et de poursuivre les individus impliqués dans des atrocités criminelles. J’exhorte les autorités marocaines à respecter l’État de droit. Le monde entier nous regarde », a écrit la juriste Italienne.
Crimes de la brigade israélienne Golani à Gaza : « Le Maroc ne peut pas dire qu’il ne savait pas »
Le plus grave dans ce fait est que ce sont les autorités marocaines qui ont choisi d’accueillir la brigade Golani, parmi « toutes les unités » de l’armée israélienne, selon le journaliste palestinien.
« Non seulement elles n’ont subi aucune conséquence, mais elles sont accueillies avec enthousiasme. C’est un scandale. C’est une honte. C’est un affront à la justice et à toutes les victimes. Une honte », s’est-il indigné.
Pour le juriste et élu français Salim Djellab, « accueillir des criminels de guerre, ce n’est pas de la diplomatie, c’est une complicité. »
L’avocat estime que la responsabilité pénale du Maroc est engagée dès lors que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), désigne comme coupable toute personne qui aide, encourage ou facilite la commission d’un crime de guerre ou d’un crime contre l’humanité. « Ce principe ne s’applique pas seulement aux individus : il s’applique également aux États qui coopèrent sciemment avec des entités ou des individus responsables de crimes internationaux », rappelle Djellab.
« Le Maroc ne peut pas dire qu’il ne savait pas » et il « pourrait être considéré comme complice d’actes relevant de la justice pénale internationale », accuse-t-il.
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