Politique

Algérie : à peine élu, le nouveau président du Sénat avertit la France

Le Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement algérien, a un nouveau président. Azouz Nasri a été élu ce lundi 19 mai à la tête de cette institution en remplacement de Salah Goudjil qui a annoncé dimanche son départ. Dans son premier discours, il a évoqué la crise en cours entre l’Algérie et la France. 

Unique candidat à la succession de Goudjil, présenté par le groupe du tiers présidentiel (sénateurs désignés par le président de la République), Nasri a été plébiscité par l’ensemble des groupes parlementaires représentés au Conseil de la Nation au cours d’une séance plénière destinée à l’installation des nouveaux membres et l’élection d’un nouveau président.  

Azouz Nasri est désormais le deuxième personnage de l’État algérien. La Constitution stipule que c’est le président du Conseil de la Nation qui assure l’intérim en cas de vacance du poste de président de la République.  

Azouz Nasri, un ancien magistrat à la tête du Conseil de la Nation

Salah Goudjil, 94 ans, était en poste depuis 2019. Dans un avis rendu en novembre dernier à sa demande, la Cour constitutionnelle a signifié qu’il ne peut pas se représenter en vertu de l’article 122 de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats des membres du Conseil de la Nation. 

Azouz Nasri est un ancien magistrat ayant notamment présidé la Cour suprême de 1995 à 2001. Il a notamment fait un passage au parti Talae Al Houriate (Avant-garde des libertés), qu’il a quitté après le départ de son fondateur Ali Benflis. 

« Le Conseil de la Nation demeurera attaché à son rôle constitutionnel, en coopérant avec les autres institutions constitutionnelles et en assurant leur stabilité, en harmonie avec les prérogatives que confère la Constitution au président de la République pour assurer le bon fonctionnement des institutions et du système constitutionnel », a déclaré le nouveau président du Sénat dans sa première prise de parole après son élection.

Le nouveau président du Sénat évoque la crise avec la France  

Azouz Nasri a, en outre, appelé l’ensemble des sénateurs de s’en tenir au « devoir parlementaire sain et serein en toutes circonstances et dans toutes leurs actions » et de se consacrer pleinement à leur rôle de parlementaires qui est l’élaboration et le vote des lois et le suivi de l’action du gouvernement.

« L’Algérie, sous la direction du Président Abdelmadjid Tebboune, avance sur la voie du développement et du progrès, réalisant des résultats positifs à tous les niveaux qui sont devenus tangibles sur le terrain », a en outre souligné le nouveau président du Conseil de la Nation. 

Actualité oblige, Nasri a évoqué la crise actuelle avec la France, indiquant notamment que « la partie française officielle doit assumer les conséquences des agissements de ses responsables ».  

« L’Algérie, pacifique et rebelle contre ses ennemis et ceux qui conspirent contre elle en secret et en public, n’accepte, en toutes circonstances et dans tous les cas, aucune atteinte à sa décision souveraine et indépendante, de quelques parties qu’elle vienne, y compris de la France, qui est devenue nostalgique de son passé colonial et œuvre à déstabiliser nos institutions constitutionnelles et à remettre en doute la probité de notre système judiciaire », a déclaré le président du Sénat dans son premier discours. 

« L’Algérie rejette catégoriquement toutes formes de chantage politique et les basses et futiles pratiques politiciennes, ainsi que les opérations de violation de sa souveraineté sous couvert de l’action diplomatique », a-t-il ajouté, soulignant que l’Algérie tient à la concrétisation de « relations bilatérales d’égal à égal, basées sur le respect mutuel et les intérêts réciproques ». 

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