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Sila: notre sélection de livres sur l’histoire de l’Algérie

Sila: notre sélection de livres sur l’histoire de l’Algérie

Au 23 ème Salon international du livre d’Alger (SILA), qui se déroule jusqu’au 10 novembre 2018 au Palais des expositions des Pins maritimes(Safex), les ouvrages d’Histoire ou sur l’Histoire occupent une bonne place.

Selon les éditeurs algériens, les lecteurs sont demandeurs de ce genre d’écrits surtout ceux qui évoquent la guerre de Libération Nationale (1954-1962) et le mouvement national en général avec ses dimensions politiques, militaires et sociales. En voici notre sélection.

1- « L’éveil à la conscience nationale » de Salah Mebroukine

« L’éveil à la conscience nationale » de Salah Mebroukine, paru aux éditions Hibr. Dans ce livre, Salah Mebroukine raconte son engagement pour l’indépendance de l’Algérie après son adhésion au Parti du peuple algérien (PPA), le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques(MTLD) puis le FLN. Il évoque ses rencontres avec Abdelhafid Boussouf, Mohamed Belouizdad, Hocine Lahouel et Abdelhamid Benzine. Salah Mebroukine fut emprisonné, dans les années 1950, dans les prisons de Serkadji, puis Lambèse.

2- « De l’ALN à l’ANP » de Saphia Arezki

« De l’ALN à l’ANP, la construction de l’Armée algérienne 1954-1991 » de Saphia Arezki, paru aux éditions Barzakh, restitue trente-sept ans d’histoire de l’Armée. « La publication de l’ouvrage de Saphia Arezki est un événement. D’abord, parce que la publication d’un livre d’historien, ou d’historienne, sur l’histoire de l’Algérie après son indépendance est une rareté », souligne l’historienne Malika Rahel dans la préface.

Ce livre de 397 pages, enrichi par des photos et des documents, détaille avec l’objectivité que requiert la recherche scientifique l’organisation de l’Armée algérienne.

« Saphia Arezki le fait avec aplomb, et avec le goût, marqué dès son introduction, de « dégonfler » son sujet : si elle mentionne les enjeux politiques du présent, elle le rend plus technique, dépassionné, pour en faire un véritable objet de science », relève Malika Rahal.

3- « Les irradiés algériens, un crime d’Etat » de Mostéfa Khiati

« Les irradiés algériens, un crime d’État » de Mostéfa Khiati, publié par les éditions ANEP, revient sur les treize essais nucléaires français dans le Sud algérien dans les 1960, avant et après l’indépendance du pays, et sur leurs conséquences sur les êtres humains et sur la biosphère.

« Les déchets radioactifs qui n’ont pas été décontaminés, ni enfouis selon les normes de sécurité, constituent des sources de maladies et de cancers pour ces populations du Sud », estime l’auteur, qui est médecin-chercheur.

4- « Le système éducatif dans l’Algérie coloniale » de Kamel Kateb

« Le système éducatif dans l’Algérie coloniale » de Kamel Kateb, publié aux éditions Apic, est une étude, assez rare, sur l’enseignement et sur les objectifs assignés à l’école française en Algérie durant la colonisations.

Elle tente de répondre à plusieurs questions : « Combien d’enfants d’Algériens ont fréquenté l’école de la République ? Combien ont fréquenté les lycées et les universités ? Quel était le nombre d’étudiants au moment de l’indépendance de l’Algérie ? ». Kamel Kateb est chercheur démographe à l’Institut national d’études démographiques (INED) en France.

5- « Yamina Chellali, une femme au maquis »

« Yamina Chellali, une femme au maquis », écrit par l’auteure et préfacé par l’historien Fouad Soufi, est paru aux éditions ANEP. En 1956, Yamina Chellali, alors militante au sein de l’Union générale des étudiants musulmans (UGEMA) rejoint l’ALN après la grève des étudiants en 1956.

En 1957, elle intègre les premières structures mises en place par Abdelhafid Boussouf de ce qu’il deviendra le MALG. Comme les ouvrages sur le MALG, l’ancêtre des services secrets algériens, ne sont pas nombreux, les mémoires de Yamina Chellali paraissent précieuses.

6- « Le trauma colonial » de Karima Lazali

« Le trauma colonial, enquête sur les effets psychiques et politiques de l’offense coloniale en Algérie » de Karima Lazali, paru aux éditions Koukou.

« Le fait colonial a été largement abordé d’un point de vue historique, sociologique, anthropologique et linguistique. Néanmoins, ses effets sur le plan psychique sont très souvent mis sous silence », souligne l’éditeur.

Karima Lazali, psychanalyste, tente de répondre à deux grandes questions : quels ont été les impacts précis de la destruction coloniale ? Et comment les repérer alors même que la colonialité est une machine à produire des effacements mémoriels ? Ouvrage à lire puisqu’il aborde le phénomène colonial sous un autre angle.

7- « Six ans au maquis » de Yamina Cherad Bennaceur

« Six ans au maquis » de Yamina Cherad Benaceur, paru aux éditions El Kalima, revient sur le parcours de cette militante qui a rejoint les maquis de l’ALN, à 20 ans, en 1956, du côté de Jijel.

« Je venais d’entamer une nouvelle vie et plus rien d’autre ne comptais », écrit cette Sétifienne de naissance. Elle raconte dans le livre les six années passées au maquis.

Années éprouvantes mais porteuses d’espoir. « Dieu qu’elles étaient belles ces années de lutte pour un idéal, l’indépendance de l’Algérie et la liberté pour tous », confie-t-elle, dans un livre écrit avec l’appui de la critique littéraire Rachida Moncef.

8- « Des sentiments irradiés » De Djamel Mati

« Des sentiments irradiés » de Djamel Mati n’est pas un essai, mais un roman. Un roman qui s’appuie sur des faits historiques. Le roman historique est une tendance lourde au SILA 2018. Il n’y a qu’à citer « Souvenez vous de nos sœurs de la Soummam » de Mohamed Abdallah (ANEP) ou « La dernière épreuve » de Mohamed Chaïb, (Hibr).

Dans « Des sentiments irradiés », paru aux éditions Chihab, Djamel Mati, qui est ingénieur géophysicien, imagine une histoire d’amour sur fond d’essais atomiques français dans le Sahara algérien.

« Le samedi 13 février 1960, à 7h05, le firmament s’éclaira brusquement d’un flash jaune orangé, comme si Dieu prenait une photographie de la folie humaine. Le temps et l’espace se figèrent un bref instant, une éternité… » , écrit l’auteur.

Le roman lui donne l’opportunité de se s’interroger sur les relations entre les Algériens et les Français.

« Pourraient-ils un jour transcender leurs différents, leurs rancœurs, exploiter leurs convergences et se tourner vers l’avenir qui tend les bras ? », se demande-t-il. 

Le précédent roman de Djamel Mati, « Yoko et les Gens du Barzakh » a décroché le prix Assia Djebar en 2016. Il va être traduit à l’espagnol par les Cubains, avec d’autres livres algériens, à l’occasion de la Foire internationale du livre de La Havane, prévue en février 2019. L’Algérie est invitée d’honneur de cette foire.

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