En pleine crise diplomatique entre Paris et Alger, certains médias français ainsi que des personnalités de droite et d’extrême droite ont évoqué une prétendue colossale dette algérienne envers des hôpitaux français.

Le 20 janvier dernier, le journal français L’Opinion parlait de plus de 44 millions d’euros de dettes laissées par des Algériens détenteurs d’un visa touristique ou diplomatique qui se sont fait soigner dans les hôpitaux français. Le média de droite assure qu’il ne s’agit là que des factures concernant l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en 2023.

« L’Algérie a payé rubis sur ongle ses factures »

L’Algérie, via notamment une dépêche de l’APS publiée le 22 janvier, a assuré de son côté qu’elle a payé, de 2020 à 2024, plus de 23 millions d’euros aux hôpitaux français dans le cadre de de la convention algéro-française de Sécurité sociale relative aux soins dispensés en France aux ressortissants algériens.

La même dépêche souligne que les factures impayées de l’Algérie ne représentent qu’un montant d’un peu plus de 2,5 millions d’euros et que c’est la France qui tarde à tenir une réunion mixte pour apurer ces créances. L’APS assure ainsi que « l’Algérie a payé rubis sur ongle ses factures ». Des chiffres confirmés par le président Tebboune dans son interview au journal L’Opinion.

Ce dimanche 9 février, dans un entretien accordé au média arabophone Ennahar, le ministre algérien du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Ben Taleb, n’a pas manqué d’évoquer lui aussi cette question de « factures impayées » de l’Algérie envers les hôpitaux français.

Voici les 4 pays où vont se soigner les Algériens

Le responsable est catégorique, il assure que l’Algérie n’a aucune dette envers les hôpitaux français. Elle n’envoie plus ses patients se faire soigner en France, mais dans d’autres pays, principalement européens et asiatiques.

En effet, le ministre dévoile que les principales destinations des patients algériens qui vont se soigner à l’étranger sont “l’Italie, la Belgique, la Turquie et la Jordanie”, rappelant au passage que tous les pays envoient des malades se faire soigner à l’étranger.

De plus, le ministre a souligné que les patients algériens vont se soigner à l’étranger dans le cadre de conventions avec des établissements hospitaliers et que le nombre de cas justifiant un transfert à l’étranger a baissé.