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Sortie de crise : les principales solutions proposées

Sortie de crise : les principales solutions proposées

Depuis le début du mouvement de la contestation populaire contre le régime politique, plusieurs propositions de sortie de crise ont été faites par les partis et les personnalités. En voici les principales.

Les forces du changement

Les partis et personnalités regroupés au sein des forces du changement proposent une rencontre nationale pour étudier les solutions à la crise politique à même de répondre « aux revendications pacifiques du peuple ».

Une commission a été installée, fin avril, pour préparer cette rencontre qui sera ouverte « à tous les acteurs de la société » mis à part « les parties responsables de la crise actuelle ».

Les forces du changement se disent ouvertes à « toute initiative pouvant contribuer à satisfaire les revendications populaires à travers le dialogue ». Un dialogue avec l’institution militaire est possible, selon elles. Elles proposent, Dans un premier temps, l’institution d’une courte période de transition avec la désignation d’une instance présidentielle composée de personnalités nationales « connues pour leur crédibilité, probité et compétence ».

Ahmed Taleb Ibrahimi

Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, propose de s’appuyer sur les articles 7 et 8 de la Constitution relatifs à la souveraineté du peuple pour élaborer une solution politique avec l’intervention de l’armée.

« La solution la plus efficace à mes yeux est de rassembler les articulations constitutionnelles des articles 7 et 8 avec l’interprétation qu’elles permettent en considérant que le mouvement populaire comme un référendum, et certains articles de procédure permettant un transfert constitutionnel du pouvoir (…) la sagesse impose de privilégier « la légitimité objective » sur « la légitimité formelle » en prenant en considération le droit du peuple au changement », suggère-t-il.

L’intervention qualifiée de légitime de l’institution militaire ne doit pas, selon lui, être une alternative à la légitimité populaire, « mais doit être un canal pour concrétiser cette légitimité à travers une réponse claire aux revendications populaires d’après une lecture consciente et responsable de la réalité politique et des pressions de l’heure ».

FFS

Le FFS propose la tenue « dans des délais raisonnables » d’une conférence nationale de concertation et de dialogue qui devrait regrouper les forces favorables au changement démocratique dans le pays. La conférence permettra d’élaborer « un pacte politique consensuel » qui définira « les contours du processus de transition démocratique ».

«Soucieux de l’impératif du succès de cette initiative de rapprochement politique et conscient de sa portée sur le devenir du pays, le FFS propose que cette première rencontre se tienne sans préalables et sans conditions. Aujourd’hui, il est plus qu’indispensable voire urgent, d’accélérer la cadence de ces rapprochements d’idées et de visions », précise le FFS.

Le parti se dit prêt à discuter avec l’opposition de toutes les propositions de sortie de crise « dans un cadre approprié et favorable à l’émergence d’une issue consensuelle et adaptée à la crise multidimensionnelle qui mine l’avenir de pays ».

Ali Benflis

Ali Benflis, président de Talai El Hurriyet, propose de réunir toutes les conditions pour entamer un dialogue politique pour sortir de l’impasse actuelle marquée par une divergence profonde entre « le processus actuellement conduit dans le cadre strict, intégral et exclusif de l’article 102 de la Constitution et les demandes légitimes de la révolution démocratique pacifique en marche dans notre pays ».

Ali Benflis estime que ce dialogue doit se faire en compagnie « d’interlocuteurs valables et crédibles » dans un « cadre précis et connu » avec « des objectifs bien identifiés ». Selon lui, l’absence de moindre accord sur la préparation, l’organisation et le contrôle de la présidentielle du 4 juillet présente « tous les risques réels d’être un facteur aggravant de la crise ».

RCD

Le RCD propose « une courte transition de rupture » qui commence par la dissolution des deux chambres du Parlement et du Conseil constitutionnel ainsi que la démission du chef d’Etat intérimaire et du gouvernement.

Le parti de Mohcine Belabbas propose l’élection d’une haute instance présidentielle composée de trois personnalités désignées parmi les syndicats autonomes et les corps de la magistrature et de l’enseignement supérieur. L’âge des trois personnalités ne doit pas dépasser les 60 ans. La haute instance désignera un gouvernement de « salut national » qui aura à gérer les affaires courantes et aidera à la création d’une instance nationale indépendante pour l’organisation des élections

MSP

Le MSP est favorable à un report « de six mois » de l’élection présidentielle du 4 juillet. La sortie de crise doit passer, selon ce parti, par la démission du président du Conseil constitutionnel pour que le chef de l’Etat intérimaire nomme une personnalité « consensuelle » cautionnée par le mouvement populaire. Le chef de l’Etat, à son tour, sera remplacé « par une autre personnalité civile approuvée par le hirak qui veillera à former un gouvernement de consensus ».Durant la période de transition, une commission nationale indépendante sera installée qui organisera la présidentielle.

Le Parti des travailleurs

Le Parti des travailleurs (PT) propose l’élection d’une assemblée constituante souveraine, perçue comme un passage obligé pour aller vers « la refondation politique et institutionnelle » et vers la 2e République. Pour le PT, l’Assemblée constituante, qui peut régler la crise politique depuis ses origines (après l’indépendance de l’Algérie), définira « la nature » du régime à mettre en place et précisera « la forme et le contenu » des institutions.

La société civile

Le Forum civil pour le changement, qui regroupe des associations, des personnalités et de simples citoyens, propose un projet de feuille de route intitulé « Processus de changement, de transition démocratique et de la nouvelle République ».

Le processus commencerait par la tenue « d’un dialogue inclusif » entre « tous les segments de la société algérienne et de ses institutions », avec l’accompagnement de l’ANP afin de « designer une personne consensuelle ou un Conseil consensuel tripartite qui présidera le pays pendant une période transitoire ne dépassant pas six mois ».

La présidence procédera à la désignation d’un gouvernement pour gérer les affaires du pays et une commission chargée de la gestion et de la surveillance des élections. À la fin du mandat du président, une élection présidentielle sera organisée avec un engagement à prendre des mesures administratives visant à « garantir la transparence et la crédibilité des élections présidentielle».

« Chaque candidat à la présidence s’engage à présenter une feuille de route concernant les solutions qu’il entend appliquer sur le processus de changement politique et la mise en place d’une nouvelle République comme le peuple le veut et le revendique depuis le 22 février 2019 », est-il précisé dans la feuille de route. Le Forum propose également l’organisation d’une conférence nationale consacrée à la situation économique du pays.

Ahmed Benbitour

Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, propose une période de transition de 8 à 12 mois pour préparer « les conditions nécessaires » pour des élections présidentielles « transparentes et crédibles ». Durant cette période, une feuille route sera fixée pour le président élu.

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