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Stades de Tizi Ouzou et Baraki : énorme surcoût et beaucoup de retards

Stades de Tizi Ouzou et Baraki : énorme surcoût et beaucoup de retards

Le nouveau stade de Tizi Ouzuou, toujours en construction, a englouti la somme de 50 milliards de dinars, a indiqué ce lundi le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, au cours d’une visite du chantier.

Huit ans après son lancement, ce complexe sportif composé d’un stade de football de 50.000 places, un stade d’athlétisme de 6500 places, un stade de réplique en gazon naturel et un parking a coûté 18 milliards de dinars supplémentaires à l’État.

Le montant initial du marché était de 32,5 milliards de dinars. Le contrat de réalisation a été remporté par le groupement d’entreprises constitué de l’ETRHB Haddad et FCC Construction Espagnole pour un délai de réalisation initial de 32 mois. Le premier ordre de service de démarrage des travaux étant signé le 11 mai 2010, les  travaux devaient être achevés au second semestre de l’année 2013. Mais la livraison du projet allait de report en report et les coûts d’augmentation en augmentation.

Après les longues péripéties qu’a connues le projet du temps de l’espagnole FCC Construction, vint le temps du gel des projets, sous l’effet de la crise induite par la chute des prix des hydrocarbures, qui a conduit à plusieurs reprises à l’arrêt des travaux du chantier.

Au moins quatre ministres se sont succédé à la tête du secteur et aujourd’hui encore, les travaux, tirent certes à leurs fin, mais ils sont toujours en cours. Selon Mohamed Hattab, le stade sera fin prêt à la fin du premier trimestre de cette année 2019.

Stade de Baraki : Hattab en colère

Si le nouveau stade de Tizi Ouzou est tout proche de l’épilogue, ce n’est pas le cas de celui de Baraki, dans la banlieue sud d’Alger. En visite sur le chantier aujourd’hui, Hattab n’a pas caché sa colère, selon le compte rendu de l’agence officielle. La raison ? Un nouveau report de la livraison du stade.

« Ces reports à répétition ont gravement nui à notre réputation et mis notre crédibilité en doute, car à chaque fois nous avançons une nouvelle date pour la réception de ce stade et elle n’est jamais respectée. À présent, c’est fini. Plus aucun retard ne sera toléré, quelles que soient les circonstances »,  a martelé le ministre en s’adressant au Directeur général adjoint de la CRCEG, Nazim Ghanem.

« Lors de notre précédente visite, le 16 octobre dernier, nous avions demandé à ce que le nombre des ouvriers passe de 226 à 500, pour accélérer la cadence et pouvoir réceptionner ce stade dès le début de la nouvelle année. Or, nous constatons aujourd’hui que ce renforcement des effectifs n’a pas été fait, et vous devez en assumer les conséquences, car si maintenant retard il y a, c’est parce que vous n’avez pas respecté votre dernier engagement », a chargé de son côté le wali d’Alger Abdelkader Zoukh.

Lancé en 2004, en même temps que d’autres grands projets à Alger, le stade de Baraki, d’une capacité de 40.000 places, a connu une longue période d’arrêt et ce n’est qu’en 2009 que les travaux ont repris. D’importants moyens humains et financiers ont été mobilisés depuis pour achever le projet dans les plus brefs délais, mais à chaque fois, les dates avancées pour sa réception sont repoussées.

Les interlocuteurs de la CRCEG, tout en reconnaissant « une meilleure fluidité » depuis l’implication du Wali d’Alger, ont expliqué le retard accusé par des « désagréments qui échappent au contrôle », comme les jours de grandes pluies, pendant lesquels le travail devient impossible sur le chantier. « Ce n’est plus une excuse valable » a immédiatement rétorqué Hattab, considérant que « même s’il pleut toute la journée, les ouvriers devront se rattraper dès le passage de l’averse, quitte à travailler toute la nuit ». Selon lui, « c’est désormais la seule solution pour rester dans les temps » et réceptionner ce stade à la date convenue.

Le MJS a insisté pour que le nouveau stade de Baraki « soit achevé dès la fin juin 2019 », ce qui permettra de l’inaugurer « le 5 juillet ». « Nous sommes très satisfaits du travail accompli par la CRCEG dans d’autres projets, comme dans le secteur de l’habitat, mais ici à Baraki, c’est une catastrophe. Il faudra vraiment se reprendre » a conclu le ministre pendant son discours avec les responsables de l’entreprise chinoise. Hattab et Zoukh avaient entamé leur visite d’inspection un peu plus tôt dans la matinée, en passant par le stade de Douéra, qui est un autre grand projet sportif dans l’algérois, et dont les travaux ont avancé de 65%.

Les deux responsables étaient accompagnés du nouvel Ambassadeur de Chine en Algérie, et qui selon le ministre « a été installé il y a à peine deux semaines » et dont c’était la toute première sortie officielle sur ce chantier. Concernant le stade de Douéra, le MJS a annoncé qu’il « sera réceptionné après celui de Baraki », vers décembre 2019.

 

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