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Sur la nouvelle ligne ferroviaire électrifiée Alger-Tizi Ouzou

Sur la nouvelle ligne ferroviaire électrifiée Alger-Tizi Ouzou

À la gare ferroviaire de Tizi Ouzou, la mobilisation est générale. À deux semaines de la mise en service de la ligne ferroviaire électrifiée reliant cette gare à Alger, des ouvriers et des ingénieurs sont à pied d’œuvre pour les finitions. Les travaux, qui ont démarré il y a sept ans, sont presque terminés. Il ne reste que quelques travaux de finition et de bitumage à l’extérieur de la gare. Les premiers essais de circulation de trains auront lieu le 3 avril, selon le DG de l’Anesrif (Agence nationale des investissements ferroviaires), Azeddine Fridi.

(Gare de Tizi Ouzou, vue de l’extérieur. Crédits : TSA / N. B.©)

Tout doit être prêt avant le 15 avril, date fixée pour la mise en service de la ligne ferroviaire électrifiée entre Tizi Ouzou et Thenia, grosse agglomération située à 50 km à l’est d’Alger. Le train ensuite empruntera la ligne déjà existante entre cette gare et la capitale. Alger ne sera plus qu’à une heure de train de Tizi Ouzou, soit un gain de temps d’une heure par rapport à l’ancien train. Pour faire le même trajet par route, il faut compter plusieurs heures, tout dépend en fait de la circulation, toujours dense sur cet axe.

Une ligne attendue depuis longtemps

Confiée à un groupement d’entreprises composé de Texeira Duart (Portugal), Ozgun (Turquie), ENYSE (Espagne) et ETRHB Haddad, cette voie ferrée mesure en tout 50 kilomètres.  Elle dessert huit stations : Si Mustapha, Les Issers, Bordj Menaiel et Naciria dans la wilaya de Boumerdès, et Tadmait, Draâ Ben Khedda, Boukhalfa et le centre ville de Tizi Ouzou. Sa réalisation a également impliqué la modernisation et l’électrification de la ligne Tizi Ouzou-Oued Aïssi sur 14 kilomètres. Montant total du projet : 57 milliards de dinars, selon l’Anesrif. Le projet a nécessité la mobilisation de 900 employés permanents et temporaires.

(Halte Boukhalfa. Crédits : TSA / N. B.©)

« Cette ligne permettra de relier Tizi Ouzou à Alger en une heure avec  une moyenne de deux trains par heure et par sens, contrairement à l’ancienne ligne dont le temps de parcours dépassait les deux heures. On l’a donc réduit de la moitié », explique M. Fridi.

Tizi à une heure d’Alger

Il s’agit d’une ligne à voie unique, dotée d’une plateforme pour une éventuelle pose d’une deuxième voie qui permet la circulation des trains à une vitesse qui peut atteindre les 160km/h. « Grâce à cette plateforme, on pourra poser une deuxième voie si jamais le trafic est plus important que prévu », détaille M. Fridi.

(Crédits : TSA / N. B.©)

La ligne est ponctuée de 41 ouvrages d’art dont 4 viaducs, offrant une vue imprenable sur des reliefs de la Kabylie. Elle est également composée de 4 tunnels dont un tunnel long de 1,5 kilomètre, situé  sur le territoire de la localité de Naciria.

« Ce projet a nécessité la construction d’importants ouvrages d’art. En linéaire, les ouvrages d’art et les soutènements font 2,4 kilomètres. Quant aux tunnels, ils font 2,8 kilomètres », précise le patron de l’Anesrif.

(Viaduc de 800 mètres de long. Crédits : TSA / N. B.©)

(Tunnel 1500 mètres Naciria Crédits : TSA / N. B.©)

Un retard considérable causé par l’expropriation

Depuis son lancement en 2010, le projet a connu plusieurs problèmes liés notamment à l’expropriation, selon Berrahal Noreddine, conseiller technique du directeur général de l’Anesrif. « Depuis 2010, on a terminé tous les ouvrages importants. Mais, les expropriations nous ont considérablement retardés. Le projet a connu des arrêts parce qu’on ne pouvait plus avancer », affirme-t-il.

Dans ce contexte, l’Anesrif a pris la décision d’avancer dans les endroits où les conditions le permettaient. « On avançait là où on pouvait. Par exemple, la section Thénia-Bordj Menaiel a été mise en service en 2013 parce qu’on a pu libérer les assiettes », ajoute-il.

Outre les problèmes d’expropriation, les déviations des différents réseaux (pylônes électriques, réseaux d’eaux…) ont pesé sur l’état d’avancement du projet, d’après M. Berrahal. « La dernière contrainte relative au déplacement des pylônes électriques a été levée il y a une semaine  », souligne-t-il.

(Crédits : TSA / N. B.©)

Les contraintes persistent

Toutefois, des contraintes d’une autre nature persistent. En effet, la ligne n’est toujours pas clôturée alors que certaines maisons sont à quelques jets de pierre de la voie. « Naturellement, on va clôturer la ligne dans les zones qui pourraient représenter un danger », affirme M. Fridi.  « On a mené une campagne de sensibilisation. Il n’y aura aucun danger sur  la sécurité des citoyens ou celle des usagers », assure-t-il.

(Crédits : TSA / N. B.©)

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