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Tant que le mouvement populaire reste uni et mobilisé, l’armée aura du mal à réprimer, selon le Washington Post

Tant que le mouvement populaire reste uni et mobilisé, l’armée aura du mal à réprimer, selon le Washington Post

Le journal américain Washington Post a proposé ce mardi une explication quant aux raisons ayant empêché l’armée algérienne de réprimer les manifestations populaires qui se déroulent en Algérie depuis le 22 février dernier, suggérant que la composition de l’Armée nationale populaire par rapport aux franges sociales qui manifestent a permis d’éviter une répression des manifestants.

« L’armée algérienne a lâché le mois dernier le président Bouteflika face aux manifestations massives contre son régime. Cette défection a été quelque peu surprenante, car Bouteflika avait largement satisfait les intérêts de l’armée. Sur le plan politique, les militaires ont régné dans les coulisses et ont profité matériellement d’un budget n’ayant pas cessé de gonfler ainsi que de la corruption », explique en préambule l’analyse signée par l’académicien Sharan Grewal de l’Institut Brookings, un think-tank américain.

« La composition de l’armée algérienne par rapport aux manifestants peut aider à expliquer son comportement. Historiquement, la composition de l’armée algérienne est plutôt laïque et arabe, lui permettant de réprimer des groupes marginaux : les islamistes durant les années 1990 et les kabyles durant les années 2000 », indique l’analyse.

« Mais les manifestants d’aujourd’hui font partie de toutes les franges de la société : arabes et berbères, islamistes et laïcs. L’armée algérienne a ainsi beaucoup plus de mal à réprimer de telles manifestations quand leurs propres frères et sœurs peuvent être dans la foule », explique-t-on.

« Le défi pour l’Algérie maintenant est le chemin à prendre. Tant que le mouvement pro-démocratique reste unifié et mobilisé, l’armée continuera à éprouver du mal à réprimer des manifestations d’une telle envergure impliquant toutes les franges de la société », indique l’analyse publiée sur le Washington Post.

« Mais si le mouvement pro-démocratique se fragmente, comme par exemple à la suite d’élections, le régime pourrait être en mesure de décrire les manifestants comme un groupe plus restreint : islamistes ou berbères, par exemple. Il deviendra alors beaucoup plus probable que l’armée réprimera », conclut l’analyse.

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