
Réguler les importations sans créer des pénuries sur le marché national, telle est l’équation qui se pose à l’économie algérienne en ce moment.
“L’équilibre n’est pas facile” a reconnu le président Abdelmadjid Tebboune lors de sa rencontre périodique avec des représentants de médias nationaux, vendredi 26 septembre. Cependant, les mesures prises dans ce sens jusque-là n’ont pas eu d’”impact négatif”, a-t-il assuré.
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Le chef de l’Etat a justifié la régulation des importations par les abus constatés par le passé. “Nous avons vécu une période d’anarchie dans l’importation qui a fait de l’Algérie la risée du monde. Des milliards de dollars sortaient sans amélioration du niveau de vie des citoyens”, a rappelé le président de la République.
« Cet équilibre n’est pas facile »
Une nouvelle politique est toutefois mise en place, dans laquelle l’importation est toujours considérée comme “nécessaire” pour couvrir les besoins qui ne sont pas assurés par la production nationale.
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“Nous agissons sur deux volets, l’importation et la promotion de l’économie nationale. Cet équilibre n’est pas facile, parce qu’il exige un niveau de numérisation très strict que nous n’avons pas encore atteint, franchement”, a indiqué le président, en réponse à une question sur l’impact des nouvelles mesures sur l’importation sur les entreprises et l’économie nationale.
En tout cas, assure-t-il, la régulation des importations “est le seul moyen pour sauver le pays”. “Parce que, explique-t-il, la consommation passe et les besoins restent. Il faut avoir une marge de moyens et de décision pour renforcer la souveraineté », a-t-il dit.
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La question concerne donc la satisfaction des besoins des citoyens et le renforcement de la souveraineté nationale.
Tebboune : « Certains n’ont pas compris la politique de l’État »
D’autant plus que, souligne Abdelmadjid Tebboune, “peu d’Etats ont un niveau de réserves qui leur permette une autonomie dans les importations”.
Le président a réitéré qu’ “il n’y a pas d’austérité”, avançant l’exemple des franchises, autorisées pour permettre aux jeunes algériens d’acquérir les marques qu’ils préfèrent. Cela coûte entre 100 et 120 millions de dollars par an, a-t-il révélé.
L’équilibre recherché ne crée pas de pénuries, a insisté le président Tebboune, pour qui, il y a juste des dysfonctionnements sciemment créés par ceux qui ne peuvent pas s’empêcher d’avoir toujours un “comportement négatif”.
Début juillet, l’Algérie a décidé d’instaurer le Programme prévision de l’importation (PPI), document indispensable pour la domiciliation bancaire des opérations d’importation et le dédouanement des marchandises importées. La mesure a suscité des inquiétudes parmi les entreprises qui redoutaient des blocages de leurs usines.
Évoquant l’autosuffisance alimentaire, le président de la République a assuré que l’Algérie se dirige à pas fermes vers cet objectif. “Nous avons fait des pas de géant avec des projets auxquels personne ne pouvait penser, avec l’Italie, le Qatar, l’Arabie Saoudite et autres”, s’est-il félicité.
“L’autosuffisance alimentaire totale, ça n’existe pas” mais l’Algérie a une réelle possibilité d’atteindre l’autosuffisance alimentaire dans certains produits.
Rappelant son engagement à atteindre l’autosuffisance pour l’aliment de base, qui est le blé, Tebboune a déploré que “certains n’ont pas encore compris la politique de l’Etat”, fustigeant l’attitude de certains agriculteurs qui ne livrent pas la totalité de leur production aux centres de collecte, alors que l’Etat leur a fourni tous les moyens. Le président a ainsi fermement mis en garde contre la vente illégale de ces quantités cachées sur d’autres marchés, comme celui de l’aliment de bétail.