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Tebboune reprend son activité : des orientations mais pas de grandes décisions

Tebboune reprend son activité : des orientations mais pas de grandes décisions

Revenu en Algérie mardi 29 décembre après deux mois passés en Allemagne pour des soins, Abdelmadjid Tebboune a tenu une séance de travail avec Said Chanegriha chef d’état-major de l’ANP mercredi, signé la LF2021, validé la nouvelle Constitution, présidé dimanche son premier Conseil des ministres depuis trois mois.

Lundi, le président de la République a réuni le Haut conseil de sécurité (HCS), et le lendemain, il a reçu les représentants des organisations patronales, soit une semaine après son retour au pays.

Malgré cet agenda chargé, l’année ne démarre pas sur les chapeaux de roues pour le président de la République et le gouvernement. Les premières activités du chef de l’État après son retour d’Allemagne n’ont pas donné lieu aux décisions spectaculaires auxquelles on pouvait légitimement s’attendre et qu’appelle la situation politique, économique et sociale de l’Algérie.

Des questions aussi cruciales que le confinement, les détenus d’opinion, les revendications sociales, la détérioration du pouvoir d’achat des Algériens, la dépréciation du dinar, la fonte des réserves de change, la forte baisse des revenus pétroliers, la situation des Algériens bloqués à l’étranger, le blocage de certaines importations, la pénurie de médicaments, devront encore attendre.

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Absent du pays pendant deux mois pour cause de maladie, Abdelmadjid Tebboune est rentré le 29 décembre. Dès le lendemain, il rencontre en séance de travail le chef d’état-major de l’ANP qui lui a « présenté un rapport détaillé sur la situation interne et les derniers développements dans les pays voisins et aux frontières », pour reprendre la teneur du laconique communiqué officiel.

Il procède ensuite à la promulgation de deux textes qui ne pouvaient pas attendre, la Loi de finances 2021 et la nouvelle Constitution adoptée en son absence deux mois plus tôt, par référendum populaire organisé le 1er novembre dernier.

La première vraie sortie du président a donc eu lieu au premier jour ouvrable de l’année, dimanche 3 janvier. Tebboune a présidé le Conseil des ministres, le premier depuis le 4 octobre.

Le fait que la réunion périodique se soit tenue en présentiel et non en visioconférence bien que les mesures liées à la prévention du coronavirus soient toujours en vigueur, a laissé penser qu’elle allait déboucher sur d’importantes décisions, de surcroît qu’elle survenait après une sorte de « confinement politique » imposé par la longue absence du premier responsable du pays.

On s’y attendait d’autant plus que la situation tant politique qu’économique et sociale ainsi qu’aux frontières avec la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, n’est pas au mieux.

De vagues instructions et pas de décisions concrètes

Le communiqué tombé en début de soirée a cependant laissé plus d’un sur sa faim. Hormis l’enquête et l’audit ordonnés sur l’affaire d’importation de blé avarié de Lituanie et les bons et mauvais points distribués tantôt aux membres du gouvernement dont le bilan des performances pour 2020 « est plutôt mitigé avec du Positif et du Négatif », tantôt aux walis dont certains n’ont pas donné satisfaction dans leur gestion des zones d’ombres, le reste de l’intervention présidentielle s’apparente à de vagues instructions données aux responsables de divers secteurs, banques, douanes, industrie cinématographique, la pêche, la solidarité, les mines…

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Aucune décision concrète en revanche concernant ces secteurs, ni même sur les questions sur lesquelles le chef de l’État était attendu, soit la situation sanitaire, l’investissement et la relance de l’économie, le climat politique et la situation géostratégique régionale.

Surtout, aucun projet de loi n’a été inscrit au menu de la réunion. Concernant la crise sanitaire, le président a « souligné la nécessité de poursuivre les préparatifs nécessaires pour lancer, janvier courant, la campagne de vaccination contre la Covid-19, suivant une organisation sans faille ».

Il est vrai que les questions importantes du début de la vaccination et du choix du vaccin avaient été tranchées précédemment et que le gouvernement a pris bien d’autres décisions durant l’absence du chef de l’État, mais beaucoup de questions demeurent pendantes, comme celle des Algériens bloqués à l’étranger.

Pour l’économie, le chef de l’État s’est contenté d’instructions générales et la situation politique n’a pas été évoquée, si l’on se fie à la teneur du communiqué diffusé par l’agence officielle.

Des questions sur lesquelles le président est revenu dans le même style le lendemain, lundi, lorsqu’il a présidé une réunion du Haut conseil de sécurité.

Il a appelé à « la prise de toutes les mesures nécessaires à l’effet du soutien d’une forte impulsion économique, notamment après la stagnation induite par la Covid-19 et la chute des prix du pétrole, et à la mise en place d’un Plan d’encouragement et d’incitation en direction des producteurs en associant les secteurs, privé et public », et salué « les efforts déployés pour la préservation de la stabilité générale dans un environnement régional tendu et très complexe ».

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