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Transferts : De Neymar à Dembélé, ces prix qui s’envolent

Transferts : De Neymar à Dembélé, ces prix qui s’envolent

222 M EUR pour Neymar au PSG, 105 M EUR (+42 M EUR maximum de bonus) pour le jeune Ousmane Dembélé au Barça… Le marché des transferts ne cesse de s’emballer, avec une course effrénée entre les nouveaux riches du football mondial et les clubs historiques.

Cette envolée des prix s’explique d’abord « par la règle de l’offre et de la demande », souligne Vincent Chaudel, économiste du sport du cabinet Wavestone. « Une dizaine de clubs » européens se disputent une poignée de talents.

L’inflation est aussi liée à la cadence imposée par les écuries les plus fortunées comme le PSG et Manchester City et leurs propriétaires qataris et émiratis. Les clubs dits historiques sont obligés de s’aligner, même si certains râlent à l’image du président du Bayern Munich Uli Hoeness qui a dénoncé une « folie » au moment du transfert de Neymar.

Le PSG et City « sont venus bousculer l’ordre établi », estime Virgile Caillet, expert en marketing et responsable de la Fédération française des industries du sport et des loisirs (FIFAS). « Des clubs se sont partagé pendant des années les meilleurs joueurs, sans critiquer le système, et ils se retrouvent confrontés à quelques concurrents nouveaux et à une surenchère à laquelle ils n’étaient pas préparés ».

Le FC Barcelone, dépossédé de Neymar et fragilisé en interne, devait rapidement réagir. Il en avait les moyens grâce aux 222 millions d’euros récupérés sur le transfert du Brésilien. Il s’est donc offert Dembélé, qui n’a que vingt ans et sept sélections en équipe de France, mais « vaut » déjà 105 millions d’euros, hors bonus.

– Les records sont tombés –

En un mois, les records du mercato de l’été 2016 sont tombés ou ont été égalés. L’année dernière, le joueur le plus cher de l’époque était Paul Pogba, transféré de la Juventus Turin à  Manchester City contre 105 millions d’euros (+ 5 M EUR de bonus maximum).

La somme dépensée pour Neymar a rebattu les cartes. Mais l’ex-star du Barça reste « un cas à part » selon Virgile Caillet. »Il fait partie des trois meilleurs joueurs du monde et il n’a que 25 ans, quand les autres (Cristiano Ronaldo et Lionel Messi) sont trentenaires », insiste-t-il.

Les cas de Dembélé ou de l’autre pépite française Kylian Mbappé (18 ans), qui pourrait être transféré de Monaco au PSG, sont différents. « Ce sont des investissements sur de futurs cracks, avec un fort potentiel à la revente. Il ne faut pas oublier que les clubs sont des sociétés commerciales avec des logiques d’investissements », martèle le spécialiste.

Derrière les montants record du mercato cette année, dont 240 millions d’euros dépensés par le seul Manchester City pour s’adjuger des joueurs comme Kyle Walker, Bernardo Silva ou Benjamin Mendy, la rationalité économique est encore présente.

– Inflation des droits TV –

Le marché s’emballe, certes, mais il est dopé par la hausse des revenus des clubs et l’inflation des droits de rediffusion TV, particulièrement dans le championnat anglais. En Premier League, le dernier au classement reçoit plus de 100 millions d’euros à l’issue de la saison, grâce à ces droits TV…

Avec Neymar, le PSG se retrouve sur une autre planète en matière de business et peut espérer un retour sur investissement à moyen terme. La star brésilienne va aider les Parisiens à « conquérir de nouveaux marchés » en Amérique latine et en Asie et doit servir à revaloriser les droits TV et les contrats de sponsoring, « alors que les contrats du PSG étaient bien en deçà de ceux de clubs comme Manchester United ou Barcelone », explique Virgile Caillet.

Paris, surtout s’il attire également Mbappé, devra toutefois passer sous les radars du fair-play financier, un système de régulation de l’UEFA qui exige des clubs qu’ils ne dépensent pas plus qu’ils ne gagnent, même si leur actionnaire/propriétaire a des moyens illimités.

Peut-être y aura-t-il des « limites » ou un retour au « principe de réalité », s’interroge Virgile Caillet. Mais cet expert constate « une hausse constante des montants des transferts », avec le risque que la « fracture se creuse davantage entre les clubs qui ont les moyens et ceux qui sont contraints de miser sur la formation. »

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