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Tribunal de Blida : Rafik Khalifa condamné à 18 ans de prison

Tribunal de Blida : Rafik Khalifa condamné à 18 ans de prison

Le verdict est tombé dans le troisième procès de l’affaire Khalifa. Le tribunal criminel de Blida a condamné ce dimanche 15 novembre le principal accusé, Abdelmoumène Rafik Khalifa, à 18 ans de prison ferme, soit la même peine qui lui a été infligée en appel en 2015.

Le tribunal a en outre prononcé la saisie de tous les biens du prévenu et sa privation de ses droits civiques pendant trois ans.

Les autre accusés ont écopé de peines allant de un à huit ans de prison ferme avec saisie de plusieurs villas leur appartenant. On retient la condamnation de l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale de football, Meziane Ighil, à 3 ans de prison ferme et 500 000 DA d’amende. L’accusé Sedrati Messaoud a, lui, été acquitté.

Le procès s’est ouvert dimanche 8 novembre devant le tribunal criminel près la Cour de Blida après l’acceptation par la Cour suprême des pourvois en cassation des parties.

L’affaire avait été jugée en première instance en 2007, dans un procès qualifié alors de « procès du siècle », en l’absence du principal accusé, en fuite à l’étranger, puis en appel en 2015 en présence de Abdelmoumène Khalifa, extradé entretemps par la Grande-Bretagne.

Khalifa, fondateur et directeur de la banque éponyme, est poursuivi, avec plus de 70 autres accusés, pour « association de malfaiteurs, falsification de documents officiels et usage de faux, vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption, falsification de documents bancaires et banqueroute frauduleuse ».

La faillite de la banque en 2003, intervenue dans la foulée des poursuites judiciaires engagées contre Rafik Khalifa, avait causé un énorme préjudice au trésor public et aux épargnants, dont certains n’ont jamais pu récupérer leurs fonds. Au cours de ce troisième procès, le liquidateur de la banque a affirmé devant le tribunal que 80% des fonds n’ont pas pu être récupérés, tandis que Khalifa a assuré avoir laissé 90 milliards DA dans les caisses.

Parmi les accusés figurent des cadres de la banque et des dirigeants d’entreprises et organismes publics qui avaient ordonné le dépôt de fonds au sein de Khalifa Bank. En première instance, le principal accusé avait été condamné par contumace à la prison à vie, une peine revue en appel à 18 ans de réclusion. La Cour avait aussi prononcé la confiscation de tous ses biens.

De nombreux accusés avaient en outre écopé de peines de prison ferme. Beaucoup ont purgé leur peine, d’autres sont décédés.

Rafik Abdelmoumène Khalifa, pharmacien et fils du moudjahid et ancien ministre Khalifa Laroussi, avait fondé une petite banque commerciale en 1998. Très vite, son groupe verra ses activités s’étendre jusqu’à devenir l’un des plus importants groupes économiques privés en Algérie, incluant notamment une compagnie aérienne, Khalifa Airways. Cette ascension fulgurante avait été accompagnée d’interrogations et de supputations sur l’origine de sa fortune et le secret de cette rapide réussite. Sa chute aussi en 2003 avait alimenté les spéculations sur le rôle du pouvoir de l’époque dans sa disgrâce.

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