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Un coup de maître zen : la presse espagnole encense Zidane

Un coup de maître zen : la presse espagnole encense Zidane

Tranquille comme « Zizou » : le sang-froid de Zinédine Zidane est encensé en Espagne après le triomphe européen de son Real Madrid mardi face au PSG (2-1). Un « coup de maître » selon la presse, réussi en toute sérénité, avec des risques payants dans un contexte brûlant.

La victoire du flegme

La crise ? Quelle crise ? Malgré une saison moins aboutie que les précédentes, Zidane a eu tout bon dans ce huitième de Ligue des champions sous haute tension.

L’entraîneur français du Real a pris des décisions courageuses alors qu’il n’avait pas le droit à l’erreur en C1, son équipe étant éliminée de Coupe du Roi et distancée en Liga.

Son onze de départ mardi, avec les méritants Lucas Vazquez, Marco Asensio et Mateo Kovacic, est vu dans la presse espagnole comme un sans-faute… Une élimination, à l’inverse, et Zidane aurait été coupable de n’avoir pas titularisé les stars Gareth Bale et Isco, ou les milieux Toni Kroos et Luka Modric, tout juste revenus de blessures.

« Mention très bien pour Zidane », a écrit le quotidien madrilène Marca en ‘Une’, attribuant au flegmatique technicien la note maximale de trois étoiles.

« Le Français a dominé tactiquement Unai Emery. Il l’a fait à l’aller avec les entrées décisives de Lucas et Asensio. Et il l’a refait hier (mardi) en alignant ces deux joueurs. Un nouveau coup de maître », fait valoir le journal sportif.

Ce choix osé d’aligner « des hommes, pas des noms » (« hombres y no nombres ») a payé puisque Vazquez et Asensio sont impliqués sur l’ouverture du score madrilène, signée Ronaldo.

« Zidane a été magnifique dans la direction de l’équipe, avec un onze de départ très solide en attaque comme en défense », a analysé sur Twitter l’ex-milieu merengue Guti, désormais entraîneur d’une des équipes de jeunes du Real.

Calme pendant la tempête

« Coach Zizou » est encore un jeune technicien, âgé de 45 ans, mais après deux premières années au beau fixe, il montre cette saison qu’il sait tenir le cap dans la tempête.

Interrogé samedi en conférence de presse pour savoir ce que cette période moins faste lui avait appris, Zidane a aussitôt répondu: « Qu’il faut savoir rester tranquille. »

« Il faut rester tranquille quand les choses se compliquent un peu. A l’inverse, quand tout va bien, il ne faut pas être euphorique, jamais. Il faut toujours être dans cet entre-deux », a philosophé le Français.

Sa gestion de ce huitième de finale est un modèle du genre: « ZZ » a multiplié les sourires désarmants en conférence de presse, à l’aller comme au retour, quand Emery paraissait crispé et cassant.

D’ailleurs, les joueurs madrilènes ont donné raison à leur entraîneur, qui les a défendu contre vents et marées, refusant de « rejeter la m… » sur l’un ou sur l’autre ou d’attirer des renforts au mercato d’hiver.

« L’entraîneur fait confiance à tout le monde et il l’a démontré contre Paris. Peu lui importent les noms ronflants », a souligné Asensio.

Après la victoire, Zidane a aussi eu l’élégance de se mettre en retrait publiquement, félicitant avant tout ses joueurs pour leurs efforts. Avec des attentions qui comptent: une accolade à chacun dans le vestiaire mardi soir, une photo de groupe publiée mercredi sur son compte Instagram avec cette mention: « Bravo à l’équipe ».

Un avenir bien plus serein

Zidane, qui a récemment prolongé au Real jusqu’en 2020, s’est sans doute offert quelques mois de sérénité malgré la probable perte du titre en Liga (3e à 15 points du leader Barcelone).

Ses détracteurs commencent à manquer d’arguments: après l’avoir décrit en simple remplisseur de feuille de match, puis en technicien chanceux doté d’une « bonne étoile » (« flor »), les critiques ne peuvent plus dire qu’il est faible tactiquement.

« C’est la revanche du composeur d’équipe », écrit dans Marca le respecté journaliste José Félix Diaz. « La culbute infligée par le Real Madrid au PSG marquera un avant et un après parmi ceux qui doutaient du Zidane entraîneur. »

Le sentiment, dans la presse espagnole, est désormais que le Real, double champion en titre, peut aller loin dans cette C1, requinqué par le scalp de l’épouvantail PSG.

D’autant que Zidane a, comme la saison dernière, parfaitement dosé les efforts de sa star Cristiano Ronaldo: le Portugais arrive en forme pour les matches décisifs, avec déjà 12 buts en C1 cette saison.

« Personne ne connaît l’avenir de Zidane », constate Marca. « Mais il n’a toujours pas perdu la moindre double confrontation européenne et, allez savoir pourquoi, il ne reçoit pas encore le respect unanime du monde du football », s’est étonné le journal.

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