Ali Idir
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Comme dans les années 1970, lorsque citoyens et militaires mettaient main dans la main pour ériger le “Barrage vert”, la ceinture de forêt devant stopper l’avancée du désert vers le nord, toute l’Algérie a rendez-vous ce samedi 25 octobre avec une opération de reboisement de grande envergure.
“Verte si Dieu le veut”. C’est le slogan choisi pour une vaste campagne de reboisement touchant tout le territoire national. Un million d’arbres seront plantés en 24 heures dans le cadre de cette campagne, qui a enregistré à son lancement une forte participation des citoyens et de la société civile.
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Coup d’envoi symbolique à Ai Agouacha sur les hauteurs de Tizi-Ouzou
Symboliquement, le coup d’envoi a été donné par le ministre de l’Agriculture, Yacine Oualid, à partir d’une région fortement impactée par les feux de forêt ces dernières années : la commune d’Ait Agouacha, près de Larbaa Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Toute la haute Kabylie a perdu une grande partie de son couvert végétal pendant les incendies dévastateurs et meurtriers de l’été 2021.
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Un programme de plantation de 1360 arbustes de chêne-liège est prévu dans la commune d’Ait Agouacha. Les premiers arbustes ont été plantés par Yacine Oualid et Mustapha Hidaoui, ministre de la Jeunesse. Le chêne-liège est une plante endémique de la région et a une forte valeur écologique et économique.
Le défi que les autorités et la société civile veulent relever est de planter 1 million d’arbres en seulement 24 heures dans 685 communes réparties sur tout le territoire, soit sur 58 wilayas.
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L’opération est à l’initiative du ministère de l’Agriculture, la Direction générale des forêts et l’association Algérie verte, de l’activiste écologiste Fouad Maala.
Les autorités locales, les ministères et de nombreuses associations sont mobilisés pour relever le défi.
La très forte affluence enregistrée aux quatre coins du pays témoigne de l’importance d’une prise de conscience des citoyens quant à l’importance des questions écologiques.
Les forêts algériennes en danger
Changement climatique, sécheresse, invasion du béton et incendies souvent d’origine humaine, le couvert végétal de l’Algérie se réduit de manière inquiétante depuis plusieurs années.
Sur une superficie totale de plus de 230 millions d’hectares, le territoire algérien ne compte que 4 millions d’hectares de forêts. Cette maigre surface est régulièrement agressée par les facteurs cités et se retrouve sérieusement menacée.
Dans un rapport daté de 2023, la Banque mondiale a tiré la sonnette d’alarme sur la menace que constituent les flammes pour les forêts algériennes.
Chaque année, les incendies détruisent en moyenne 20 000 hectares de forêts et de couvert végétal. Cette perte a un immense coût économique estimé par le rapport à 2,5 milliards de dinars pour chaque 35 000 hectares de forêts consumés.
Les incendies touchent particulièrement les zones fortement boisées de Kabylie et de l’est du pays.
Planter un million d’arbres, et après ?
L’année 2021 a été la plus catastrophique pour les forêts algériennes avec des incendies dévastateurs ayant fait plusieurs dizaines de morts en haute Kabylie et détruit 90 000 hectares.
D’autres grands feux et des victimes ont été aussi déplorés en 2023. Mais la situation s’est nettement améliorée depuis, grâce aux mesures de prévention et de lutte prises par les autorités.
En 2024, moins de 3 500 hectares ont brûlé dans toute l’Algérie. Cependant, même sans les feux, le reboisement est une nécessité pour l’Algérie afin de faire face aux nouveaux défis climatiques, écologiques et économiques.
Le défi de planter un million d’arbres en 24 heures doit être suivi d’autre qui est celui, plus de grand, de veiller sur les arbustes plantés, les entretenir, les irriguer quand cela est possible, et les protéger des feux de forêt, du surpâturage et des destructions de l’homme.
