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Un rappeur algérien menacé d’expulsion du Canada

Un rappeur algérien menacé d’expulsion du Canada

Un rappeur algérien résidant au Canada et répondant au nom de Samir Slimani, plus connu par son nom de scène Enima, est menacé d’expulsion par les autorités canadiennes car il « glorifie la criminalité », rapporte le journal canadien lapresse.ca.

Arrivé au Canada à l’âge de 11 ans dans les années 2000, il est résident permanent à titre de personne à charge de son père qui a immigré au Canada en qualité de travailleur qualifié, le rappeur de citoyenneté algérienne n’a jamais obtenu la citoyenneté canadienne.

La mesure de renvoi prononcée contre Enima est justifiée par les autorités canadiennes par des motifs de « grande criminalité ». Il est reproché au rappeur algérien d’avoir, à l’âge de 19 ans, subtilisé le véhicule et la cargaison d’un livreur, un acte pour lequel il a été condamné à 90 jours de prison et une probation de deux ans.

Le rappeur a été acquitté il y a peu d’accusations reliées au proxénétisme en Ontario, selon lapresse.ca alors qu’une femme qui était en sa compagnie lors de son arrestation a pris à son compte l’accusation de port d’arme qui le visait en plus de celle de proxénétisme, ce qui pourrait mener au retrait des accusations qui le visent, selon son avocat Me Stéphane Handfield.

Mais ce qui est le plus reproché au citoyen algérien est son discours « glorifiant la violence ». « Ce crime a été suivi de multiples déclarations de culpabilité pour des infractions commises en 2012 et 2013, souvent en lien avec la drogue, l’usage de violence ou la menace d’y recourir, y compris de nombreuses violations des conditions imposées », indique un document de la Cour fédérale canadienne concernant le rappeur algérien.

Zofia Przybytkoski, représentante de l’Agence des services frontaliers du Canada, a indiqué que dans ses chansons, Slimani « glorifie la criminalité, se vante de gagner beaucoup d’argent grâce à la criminalité et exprime du mépris envers le système de justice, le tout avec des propos très vulgaires, et que cela jette aussi un doute sur la possibilité de réadaptation ».

Les remords d’un « tatoué »

Le rappeur menacé d’expulsion du Canada a exprimé ses remords devant la Commission de l’immigration et a demandé la permission de rester dans le pays, affirmant qu’il comprenait les conséquences de ses actes passés.

Selon le commissaire à la commission de l’immigration, Mark D. Chernin, le rappeur « a semblé éprouver des remords sincères ». La défense de Slimani pendant son recours s’articulait autour de deux axes : l’argent qu’il gagne grâce à son rap et son éloignement de la culture algérienne.

« Il a expliqué que cette décision tenait au fait qu’il avait désormais quelque chose à perdre. Par-là, il faisait référence à sa toute nouvelle carrière de rappeur à laquelle il s’est, selon ses dires, sérieusement consacré depuis sa sortie de prison », a indiqué le commissaire.

Essayant de convaincre les autorités de ne pas le renvoyer en Algérie, le rappeur a déclaré « ne parler que très peu l’arabe » et a décrit l’Algérie « comme un pays très musulman et a dit qu’il ne pratiquait pas l’islam », selon le commissaire.

« L’appelant a également affirmé que le fait qu’il soit très tatoué l’exposerait vraisemblablement à des actes de violence puisque cela indiquerait qu’il n’est pas un musulman typique », a encore déclaré Mark D. Chernin.

Autorisé à rester au Canada sous conditions

Les arguments de Slimani ont fait mouche puisque le commissaire a décidé de suspendre l’arrêté de renvoi vers l’Algérie.

« On ne le laisse pas libre dans la nature ! Ce n’est pas un chèque en blanc que la Commission lui a donné. Il a une vingtaine de conditions à respecter, des conditions strictes », a expliqué l’avocat de Slimani.

L’Agence des services frontaliers a toutefois contesté la décision de la Cour fédérale en demandant à celle-ci d’invalider le sursis accordé à l’Algérien. La date à laquelle la décision finale de la Cour sera prise reste inconnue.

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