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Une balance commerciale en meilleure santé mais encore très fragile au 1er trimestre

Une balance commerciale en meilleure santé mais encore très fragile au 1er trimestre

Le déficit commercial de l’Algérie a atteint 490 millions de dollars durant le 1er trimestre 2018, contre près de 3 milliards de dollars durant la même période de 2017.

Les chiffres du commerce extérieur en ce début d’année, publiés par les Douanes, constituent donc encore une nouvelle réconfortante pour le gouvernement même si le rétablissement spectaculaire de l’équilibre de la balance commerciale qui avait été constaté en janvier et février n’a pas duré ; ainsi qu’on pouvait s’y attendre .

La mauvaise nouvelle en revanche c’est que la très forte réduction du déficit commercial au cours des 3 premiers mois de l’année est imputable de façon croissante à un facteur externe, le prix du baril, et de moins en moins à la politique du gouvernement en matière d’endiguement des importations .

À cause du prix du baril

L’explication principale de la bonne performance de nos échanges extérieurs au premier trimestre réside en effet d’abord dans une augmentation de plus de 20% de nos exportations imputable pour l’essentiel à la bonne tenue des cours pétroliers depuis le début de l’année en cours.

Au cours des « premiers mois de l’année, les hydrocarbures ont représenté l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger (93,6% du montant global des exportations) en s’établissant à 10 milliards de dollars contre 8,4 milliards de janvier à mars 2017.

Alors que le prix moyen du baril avait été de 54 dollars en 2017, les prix enregistré au cours des 3 premiers mois de l’année 2018 ont été supérieurs à 70 dollars. Un chiffre qui fait donc beaucoup de bien à notre balance commerciale mais qui illustre sa très grande fragilité et sa dépendance persistante vis-à-vis des cours pétroliers.

Un frémissement des exportations hors-hydrocarbures

Autre bonne nouvelle, les exportations hors-hydrocarbures se sont établi à 686 millions de dollars sur les 3 premiers mois de 2018 (6,4% des exportations globales).

Elles ont donc augmenté de près de 25% par rapport à la même période de 2017. Ce qui devrait leur permettre de franchir largement cette année et pour la première fois la barre symbolique des 2 milliards de dollars qui est un objectif affiché par les pouvoirs publics depuis plus de 2 décennies.

Un bémol cependant, les exportations « hors-hydrocarbures » sont composées principalement de demi-produits à hauteur de 533 millions de dollars qui sont eux-mêmes pour l’essentiel (produits de la pétrochimie, engrais) des dérivés… des hydrocarbures.

De leur côté, les exportations de produits alimentaires sont stables à 89 millions et les exportations des biens de consommation non alimentaires (surtout machines à laver) avec 8 millions de dollars font une apparition encore timide.

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Une baisse des importations qui ralentit

L’évolution des importations est finalement moins sensible qu’on pouvait l’espérer. Elles ont légèrement reculé à 11,2 milliards de dollars au premier trimestre 2018 contre 11,9 milliards à la même période de l’année écoulée, soit une baisse de 714 millions de dollars (-6%).

Extrapolés en rythme annuel, les résultats du premier trimestre conduisent encore à une facture d’importation d’environ 45 milliards de dollars en 2018 ce qui est pour l’instant moins bien que les prévisions (43 milliards de dollars ) formulées par l’Exécutif dans ses perspectives triennales.

La pente sur laquelle se trouvent les importations devrait surtout constituer une source de préoccupation pour les pouvoirs publics. En baisse de plus de 10% sur les deux premiers mois de l’année, le rythme de leur diminution s’est déjà réduit de moitié à la fin du premier trimestre.

On peut y voir, sans grand risque d’erreur, la conséquence prévisible de la relance des dépenses publiques. Leur montée en régime au cours des mois à venir devrait continuer à stimuler les importations et décevoir ainsi les attentes du gouvernement.

Les suspensions d’importations portent des fruits modestes

Même si son impact sur la facture d’importation globale est relativement modeste, le nouveau régime juridique des importations mis en œuvre depuis le début de l’année semble porter quelques fruits.

C’est ainsi que la facture d’importation des biens de consommation non alimentaires a coûté 1,767 milliards de dollars contre 2,01 milliards (-12,2%). Une économie de l’ordre de 234 millions de dollars en 3 mois.

Ce n’est pas le cas pour la facture des biens alimentaires qui s’est établie à 2,245 milliards USD au 1er trimestre 2018 contre 2,250 milliards au même trimestre de 2017, soit une baisse minuscule de 5 millions de dollars entre les deux périodes de comparaison.

La croissance des dépenses publiques risque de stimuler les importations

Le rétablissement de l’équilibre de la balance commerciale est-il désormais en vue comme l’espère le gouvernement algérien ? Rien n’est moins sûr.

Les bons résultats du premier trimestre semblent imputables principalement à des facteurs externes plutôt favorables en matière d’exportations pétrolières. Il faudra également surveiller dans les mois à venir l’évolution des importations dans un contexte de relance annoncée des dépenses publiques.

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