search-form-close
Une crevette à 400 dinars : flambée des prix des poissons en Algérie

Une crevette à 400 dinars : flambée des prix des poissons en Algérie

En Algérie, sur les étals des poissonneries du pays, les prix s’envolent. Une hausse vertigineuse des prix du poisson a en effet été enregistrée ces derniers jours.

Ce jeudi, chez un poissonnier à Alger, la crevette est cédée à 5000 DA le kg, l’espadon à 4700 DA, la sardine, autrefois connue pour être le poisson du pauvre, à 900 DA le kg, le merlan à 2600 DA le kg, et la dorade d’élevage à 1600 DA le kg.

| Lire aussi : Son prix a atteint 800 DA : pourquoi la banane flambe

A Oran, filmé par les caméras de DZ News, un vendeur de poissons exhibe une crevette royale. Prix de la pièce : 400 DA la crevette. Pour s’offrir un kilogramme de ce crustacé, il faut débourser la coquette somme de 8000 da, soit près de la moitié du salaire minimum en Algérie.

« J’achète la crevette en quatrième ou cinquième main. Il y a une mafia à la pêcherie », a-t-il accusé, tout en précisant que le prix du cageot de crevettes peut atteindre 170.000 dinars.

| Lire aussi : Spéculation, hausse des prix : la face hideuse du Ramadan en Algérie

« Les prix ont augmenté parce que les gens achètent le poisson en deuxième ou troisième main. Les poissons que je vends, je les ramène directement du chalutier, c’est ce qui me permet d’afficher des prix inférieurs, en moyenne de 300 à 400 DA, par rapport à ce qui est proposé ailleurs », a pour sa part déclaré à TSA le gérant de la poissonnerie Merval Plus à Alger.

Avec une telle hausse de prix, le poisson est devenu inabordable, complètement hors de portée pour de nombreux algériens dont le pouvoir d’achat a été particulièrement mis à mal ces derniers mois par la hausse des prix de la quasi-totalité des produits alimentaires.

Les raisons d’une flambée

Pour expliquer cette flambée des prix du poisson, Hazab Benchohra, secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), avance trois facteurs : la vétusté du matériel de pêche, le recours à la pêche à la dynamite sur les côtes algériennes et le manque de contrôle du marché.

« Le matériel utilisé en Algérie est vétuste. Nous n’avons pas un bon matériel qui permet de s’éloigner pour apporter du bon poisson.  C’est pourquoi, nos chalutiers ne sont pas tellement efficaces. Ils ne peuvent pas aller loin. A cela s’ajoute la cherté du matériel », a-t-il tout d’abord dit ce jeudi dans une déclaration à TSA.

Il pointe ensuite le problème de la pêche à la dynamite qui « menace les fonds marins algériens » et explique, selon lui, la rareté des poissons.

« À cause de la pêche à la dynamite, au niveau des réserves qui étaient proches de nos côtes, il n’y a plus de poissons. Lorsque l’on utilise de la dynamite pour pêcher dans un endroit, les poissons fuient cet endroit pendant 150 ans », a-t-il expliqué.

Il ajoute : « Pour apporter du poisson, les pêcheurs doivent s’éloigner mais ils n’ont pas le matériel adéquat pour pouvoir le faire ».

Autre problème qui explique l’envolée des prix du poisson selon M. Benchohra : le manque de régulation du marché.

« Il faut tout revoir et tout reprendre à zéro. Ça ne va pas du tout. Le marché est mal régulé. Il est mal contrôlé, surtout en ce qui concerne la pêche à la dynamite », a-t-il déclaré.

  • Les derniers articles

close