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Une initiative de Sarkozy sème la zizanie au sein des représentants musulmans

Une initiative de Sarkozy sème la zizanie au sein des représentants musulmans

Nicolas Sarkozy, ancien président français

Il a beau se tenir officiellement éloigné des sentiers politiques la tentation de s’y aventurer ne quitte pas Nicolas Sarkozy. L’ancien président français, qui siège désormais au Conseil d’administration du groupe hôtelier Accor mais qui entend maintenir un rôle d’éclaireur pour sa famille politique, semble vouloir garder un contact avec les représentants de l’islam de France.

Nicolas Sarkozy a demandé à rencontrer le 6 septembre une délégation du CFCM, l’instance qu’il a lui-même créée en 2003 en tant que ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac. À la délégation, il a fixé un rendez-vous dans ses propres bureaux. À peine informé de l’initiative, Abdellah Zekri, secrétaire Général du CFCM, également président de l’Observatoire de l’islamophobie a dégainé. Zekri, on s’en souvient, avait déchiré publiquement sa carte d’adhérent à l’ancien parti de Sarkozy lorsqu’il avait lancé un débat sur la laïcité qui allait se révéler être un débat sur l’islam.

Dans une lettre adressée à la direction collégiale du CFCM, il a exprimé sans nuance sa désapprobation. « En tant que membre, je n’approuve pas cette rencontre et me pose la question, à quel titre M. Sarkozy qui n’a plus aucune fonction officielle, souhaite rencontrer des membres du CFCM et que peut-il nous apporter« , écrit-il.

« M. Sarkozy a tenu, lors de la campagne des primaires qu’il a d’ailleurs perdue, un discours stigmatisant à l’égard de l’Islam et des musulmans, dépassant de loin les propos nauséabonds du Front national. Sa campagne a porté sur l’identitaire, l’Islam et les musulmans, alors que des sujets qui intéressaient les Français, tels que le chômage, la crise politique, la crise morale et la crise financière, ont été occultés au profit de ce qu’il appelle « la laïcité positive » pour mieux contrôler l’Islam. Sa conception offensive de la laïcité a démontré que les « laïcistes » contemporains sont en réalité des salafistes et des fondamentalistes d’une laïcité fermée alors que cette dernière est une Loi de liberté pour tous« , a rappelé M. Zekri dans sa lettre.

Il a aussi déploré la forme de la rencontre en la qualifiant de « convocation ». La désapprobation s’étend aux Fédérations comme la Grande mosquée de Paris, Foi et Pratique ou la FFAIACA (Afrique, Comores et Antilles).

Par conséquent, l’ancien président a décidé de revoir le format du rendez-vous en le transformant en un tête à tête avec le président du CFCM, le Franco-Turc Ahmed Ogras qui s’est engagé à en rendre compte à ses pairs. Sans convaincre.

« Je m’oppose à cette rencontre, n’ayant pas été informé sur la façon dont cela a été organisé et en l’absence de toute concertation entre les membres du bureau du CFCM« , confirme un membre de la fédération de la Grande mosquée de Paris. « Cela me rappelle des méthodes passées où deux ou trois personnes décidaient à notre place« , dénonce-t-il en demandant « quel est l’objet de cette rencontre et dans quel cadre s’inscrit-elle ? ».

Finalement, Ahmed Ogras a demandé un report du rendez-vous et à rencontrer auparavant Dalil Boubakeur qui a recouvré de l’autorité avec cette affaire.

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