Le Qatar aurait payé, en avril dernier, une rançon d’un montant d’un milliard de dollars afin de libérer des membres de sa famille royale enlevés par des terroristes en Irak en 2015, rapporte le quotidien The Financial Times.
Selon des fonctionnaires du gouvernement irakien et de commandants de groupes armés dans la région, le Qatar aurait déboursé environ un milliard de dollars américains pour la libération de 26 membres de la famille royale participant à une expédition de fauconnerie dans le sud de l’Irak, ainsi que la libération d’environ 50 combattants capturés par des djihadistes en Syrie.
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Le Qatar aurait versé cette somme à deux des groupes les plus fréquemment blacklistés dans le Moyen-Orient : une filiale d’Al-Qaïda combattant en Syrie et des officiels sécuritaires iraniens. Environ 700 millions de dollars auraient été payés aux Iraniens et aux milices locales qu’ils soutiennent, tandis que 200 à 300 millions de dollars auraient été versés à des groupes islamistes en Syrie, en grande partie à Tahrir al-Sham, un groupe lié à Al-Qaïda.
L’information de la rançon payée intervient en plein contexte de crise diplomatique entre le Qatar et plusieurs pays du Golfe, l’Arabie saoudite en tête. Cette dernière, en compagnie de l’Égypte, des Émirats arabes unis et du Bahreïn ont mis fin, ce lundi, aux relations diplomatiques les liant au royaume qatari, sous le prétexte que le pays finançait l’extrémisme et le terrorisme.
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« Le paiement des rançons a représenté la goutte qui a fait déborder le vase », a indiqué un observateur des pays du Golfe. Le Qatar n’a pour le moment pas officiellement réagi aux révélations du Financial Times, mais une source proche du gouvernement qatari a reconnu à FT que des « paiements » ont été effectués. Selon des sources citées par Financial Times, cet accord met en évidence comment le Qatar utiliserait les rançons payées pour les otages afin de financer les djihadistes en Syrie. Pour les pays du Golfe, le plus gros contentieux resterait le fait que le Qatar ait pu payer leur principal rival régional, l’Iran.
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