Le wali de Bechar, Mohamed Saïd Ben Kamou, multiplie les sorties coup de poing. Le 5 avril dernier, il a piqué une colère contre l’anarchie qui règne dans le ramassage des ordures ménagères au chef-lieu de sa wilaya, après un mouvement de grève des travailleurs de la société chargée de cette mission.
Le premier responsable de la wilaya a prévenu ladite société qu’elle ne devait plus compter sur l’argent public pour continuer à fonctionner, martelant qu’il n’y « aura plus de sérum » pour la maintenir en vie.
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Ce dimanche 8 mai, lors d’une sortie sur le terrain, Mohamed Saïd Ben Kamou a eu une « explication » houleuse avec un chef de chantier qui a érigé une construction empiétant sur un trottoir.
« C’est une transgression de la loi », a fulminé le wali, en colère. « Je vais la démolir », a menacé le premier responsable de la wilaya de Bechar à l’adresse de son interlocuteur qui ne semble pas être déstabilisé.
« Démolissez-là », a-t-il répondu. Furieux, le premier responsable de la wilaya rétorque : « Vous êtes en train de me défier ? ». Le wali fait signifier à l’entrepreneur que le terrain ne lui appartient pas, ce dont semble convenir volontiers le concerné. « Pourquoi vous l’appropriez-vous alors ? », le reprend le wali qui a pris la décision de démolir la partie qui déborde sur le trottoir. « Prenez vos affaires », a intimé le wali à son interlocuteur.
Les walis continuent ainsi de se distinguer par leurs visites mouvementées sur le terrain. Il y a quelques jours, le wali de Bordj Bou Arreridj a fait une descente surprise dans l’hôpital de ville pour ordonner le transfert d’un malade dans un autre hôpital, s’en prenant au passage à un médecin.
Ces sorties spectaculaires dénotent de la volonté des walis de montrer aux Algériens qu’ils s’occupent des affaires de leurs cités, mais elles illustrent les dysfonctionnements des services de l’État, et parfois un empiétement des walis sur les prérogatives des techniciens et des médecins.