Abla Kemari est une activiste du Hirak. Elle a été arrêtée avec d’autres, hier samedi à Touggourt, en marge du meeting du candidat Abdelaziz Belaïd dans cette ville.
Après sa libération, elle a affirmé avoir subi des violences de la part des forces de sécurité, durant son arrestation.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, elle a dit à des citoyens venus la soutenir qu’elle a été violentée, insultée exhibant une blessure au poignet et une marque d’une gifle sur la joue gauche.
« On (les agents de police) m’a frappée et m’a blessée au poignet. On m’a giflée, en des dépassements immoraux. Un policier m’a dit des propos dégradants et m’a giflée. Une de mes filles, diabétique, a été frappée par un agent de police », a dénoncé Abla Kemari.
Le cas de cette manifestante n’est pas unique. D’autres personnes ont affirmé avoir subi des violences durant leur arrestation. Le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH), Saïd Salhi, s’inquiète de la multiplication des violences faites aux détenus du Hirak, exhortant les personnes victimes de violences de porter plainte.
« Il ne faut pas rester au stade de la dénonciation. Il faut aller jusqu’au bout pour mettre les institutions devant leurs responsabilités et notamment le parquet. On aurait souhaité qu’avec ce genre de témoignages le parquet s’autosaisisse automatiquement face à cette violence manifeste», a-t-il déclaré à TSA. « Il ne s’agit pas du premier cas (de violence), cela devient inquiétant, surtout que ce n’est même pas justifié », ajoute-t-il.
« En tant qu’organisation des droits de l’Homme on s’inquiète d’autant qu’il y a un risque de banalisation et de basculement vers d’autres situations encore plus graves. A la LADDH, nous tirons l’alerte d’autant que ce sont des pratiques injustifiées, puisqu’il y a en face un mouvement pacifique», souligne M. Salhi.