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Youcef Yousfi : « Notre objectif n’est pas le montage automobile »

Youcef Yousfi : « Notre objectif n’est pas le montage automobile »

Youcef Yousfi, ministre de l’Industrie et des Mines, a précisé, dans une interview accordée ce mercredi 21 février au quotidien El Moudjahid, la vision du gouvernement par rapport à l’industrie automobile mais sans donner plus de détails sur le choix récent d’une quarantaine d’intervenants dans ce secteur.

« Notre objectif n’est pas le montage automobile, même s’il est nécessaire de commencer par cette phase, mais la fabrication de dizaines de milliers de composants. C’est cela l’industrie automobile. Montage et sous-traitance doivent démarrer ensemble. La sous-traitance industrielle constitue un moyen idoine et incontournable pour l’atteinte d’une intégration qui n’est en fait que l’objectif escompté (…) La concentration des activités de sous-traitance dans des zones distinctes permettra un meilleur encadrement de la part de tous les intervenants et pour une meilleure réactivité », a-t-il déclaré.

Les pouvoirs publics entendent, selon lui, mettre en place des mécanismes juridiques et techniques pour relancer les activités de sous-traitance industrielle. Le ministère de l’Industrie réunira en mars prochain les fabricants et les sous-traitants avec l’objectif de mettre en place les instruments de complémentarité nécessaires « pour le démarrage réel de l’industrie automobile ».

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Modernisation des mines de Ouenza et de Boukhadra

Selon lui, l’Algérie sera capable d’exporter des produits sidérurgiques à l’horizon 2019. « Nous avons enregistré le redémarrage du Complexe sidérurgique d’El Hadjar après l’achèvement de la première phase de réhabilitation qu’il a connue (en avril 2017), ainsi que le démarrage de l’activité du premier laminoir du Complexe sidérurgique de Bellara, qui devra produire 750.000 tonnes/an de rond à béton. Des investissements privés sont également à signaler, dont celui localisé dans la zone industrielle de Bethioua (Oran), en l’occurrence TOSYALI, projet réalisé par un investisseur étranger (turc) qui a pour objectif de dépasser les 5 millions de tonnes/an à l’horizon 2020 », a-t-il précisé.

Il a parlé de la modernisation et le développement des mines de fer d’Ouenza et de Boukhadra. « Pour d’autres, les études sont à un stade avancé, comme celui de l’exploitation du gisement de fer de Gâra Djebilet (Tindouf) ou le lancement de l’exploitation du gisement de phosphate de Bled El Hadba (Tébessa) et la transformation chimique des phosphates (production d’engrais) sur les sites de Oued Kébrit (Souk Ahras) et de Hadjar Soud (Skikda) », a-t-il indiqué.

Avec 500 millions de tonnes de réserves minières confirmées, Bled El Hadba sera, selon lui, un projet intégré pour l’exploitation et la transformation des phosphates, pour la production d’acide phosphorique et d’engrais, respectivement à Oued Kébrit et à Hadjar Soud, et enfin, la transformation de gaz naturel pour la production d’ammoniac, à Hadjar Soud.

« Le projet offre une capacité d’extraction et d’enrichissement pour obtenir 6 millions de tonnes/an de phosphates qualité marchande, une capacité de production d’acide phosphorique de 1,5 million de tonnes/an, et une capacité de production de 3 millions de tonnes/an d’engrais. Quelque 1.000 emplois seront créés pour la mine, 1.300 pour la plateforme d’Oued Kébrit et 2.300 pour la plateforme de Hadjar Soud. Ce projet sera réalisé dans le cadre d’une joint-venture entre Sonatrach/Asmidal-Manal Spa (51%) et Citic/Wengfu (49%). Il est également prévu, dans le sillage de ce projet, la modernisation de la ligne de chemin de fer et des infrastructures portuaires », a détaillé le ministre. Citic et Wengfu sont des groupes chinois.

Relance du gisement de Gara Djebilet

Yousfi a rappelé que la décision de relancer le projet de Gara Djebilet remonte à 2013. Elle s’est traduite par la création de la société Feraal, la réalisation d’un programme de forages et par le lancement d’études de préfaisabilité auprès de bureaux d’études (Chine, Espagne, Russie).

« Ces études visent pour l’essentiel à définir un procédé de traitement permettant l’obtention d’un produit ayant une teneur en phosphore inférieure à 0,1%. Le parachèvement de ces études est prévu pour le courant du premier semestre 2018 », a-t-il annoncé.

Il a évoqué le lancement, durant la deuxième moitié de cette année, de travaux hydrogéologiques et des opérations de dénoyage du gisement de plomb-zinc de Kherzet Youcef qui est contigu à Chaâbet El Hamra (Sétif). Il a parlé aussi de la reprise de l’exploitation du gisement de baryte à Ichmoul (Batna) et de l’entrée en production prochaine de l’unité de sel raffiné (alimentaire et pharmaceutique) d’El Outaya (Biskra) et de bentonite de Hammam Boughrara (Tlemcen).

Programme de prospection de Terres rares

Youcef Yousfi a confirmé l’existence de terres rares en Algérie, établie par des campagnes de recherche minière. « Sur la base de ces données, un programme de prospection de terres rares vient d’être élaboré et devrait être mis en œuvre dès le 2e trimestre 2018. Il s’agit d’opérations portant sur l’exploration préliminaire des métaux lourds et terres rares sur l’indice de Djebel Heche (Adrar), d’études des potentialités des terres rares dans le Hoggar, de prospection des minéralisations des terres rares dans les formations gréseuses de l’ordovicien de Kheneg El Atène-Ougarta (Béchar) et de prospection des minéralisations des terres rares dans le massif granitique du Djebel Draissa-Eglab (Tindouf) », a-t-il précisé.

Potentiel minier diversifié

L’Algérie dispose, selon lui, d’un potentiel minier très diversifié, « largement suffisant pour que des moyens importants puissent lui être consacrés ». « Résumée en une phrase, la stratégie en matière d’activités minières consiste à accroître l’effort d’exploration minière et à mettre en valeur des gîtes miniers déjà connus et étudiés. Le programme d’investissement dans la prospection minière, à mettre en place en 2018, s’élève à 1,5 milliard de DA et à 9,4 milliards de DA pour la période 2018-2028. Dans le domaine de l’infrastructure géologique, un important programme d’investissement sera également mis en place dès 2018 et sera de l’ordre de 900 millions de DA/an. Il convient de préciser que sans cartes géologiques et géophysiques de qualité, l’explorateur minier ne sait pas par où commencer », a souligné le ministre.

Un méga-complexe textile à Relizane

Selon lui, le méga-complexe textile de Relizane, réalisé avec le turc Taïpa, entrera en production les prochains mois. « Il porte sur la réalisation d’une première phase de huit usines de production totalement intégrées, d’une école de formation et d’un site d’hébergement. En deuxième phase, la réalisation de 10 usines de production (fibres synthétiques, linge de maison, tissus techniques) », a-t-il dit.

D’après lui, le ciment, la sidérurgie, la mécanique, l’agroalimentaire et l’électronique sont les secteurs qui présentent des opportunités d’exportation pour l’Algérie au cours des prochaines années.

Enfin, le ministre a confirmé la faible contribution du secteur industriel au PIB avec moins de 4%, alors que le chiffre officiel communiqué jusque-là était de 5%.

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